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Les femmes restent rares à la tête des banques privées genevoises

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KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi

Les hommes restent solidement aux manettes des établissements parfois pluricentenaires de la Cité de Calvin.

La récente nomination d'une femme au collège des associés de Pictet - bien que fait marquant pour le groupe - peine à faire oublier le déséquilibre criant qui prévaut dans les hautes instances dirigeantes des banques privées genevoises.

Selon un décompte réalisé par AWP sur un panel de 11 établissements aux racines genevoises, seules 14 femmes occupent un mandat d'associée, d'administratrice ou de membre de la direction générale, moins de 10% de l'ensemble des 150 postes passés en revue.

Parmi elles, seules trois figurent tout au sommet de la hiérarchie, soit Ariane de Rothschild et Geneviève Berclaz, respectivement présidentes d'Edmond de Rothschild et de One Swiss Bank, ainsi que Camille Vial, qui dirige la banque Mirabaud & Cie.

Elif Aktug a brisé un plafond de verre chez Pictet, devenant fin juin la première associée du groupe bancaire fondé il y a 216 ans. Avant elle, 43 hommes se sont succédé dans le Saint des saints de l'un des plus anciens établissements de la place, accessoirement le plus important en termes de masse sous gestion. Le collège de Pictet compte sept membres.

"Je trouve bien que Pictet ait - enfin ! - réussi à gravir cette marche. Cela étant, je pense que le secteur de la finance à Genève, encore plus qu'à Zurich, reste un club de garçons", explique à AWP Véronique Riondel, membre de l'association genevoise Career Women's Forum et cadre auprès de Banque Syz.

Basée à Genève, l'Association de banques privées suisses (ABPS) reste prudente sur le sujet. "C'est une affaire qui concerne chaque banque individuellement, mais ce développement est certainement réjouissant", note le directeur de la faîtière Jan Langlo.

"Moins de 10%, c'est caricatural et révélateur du système duquel on peine à sortir, un système patriarcal qui verrouille et tient à ses privilèges", affirme pour sa part Françoise Nyffeler, membre du Collectif genevois pour la grève féministe des femmes.

Chez Edmond de Rothschild, deux femmes occupent des postes de premier plan, soit Ariane de Rothschild et Cynthia Tobiano, qui est directrice générale adjointe. Ce chiffre reste proportionnellement bas par rapport aux huit sièges de direction et des cinq du conseil.

Chez UBP, la part est de trois sur 15, soit Nadège Lesueur-Pène au comité exécutif ainsi qu'Eftychia Fischer et Anne Rotman de Picciotto à l'organe de surveillance. Chez Reyl, les six associés sont des hommes. L'ancienne conseillère fédérale Ruth Metzler siège au conseil d'administration (cinq sièges), tandis que la direction compte deux femmes sur seize.

Après la grève féministe

Le collège de Lombard Odier, composé de six associés, compte Annika Falkengren comme membre. En élargissant aux 20 associés commanditaires, on trouve encore Nathalia Barazal. Il faut souligner cependant que la banque était précurseuse en intégrant dès 2002 - et jusqu'en 2016 - Anne-Marie de Weck parmi ses associés gérants, une première pour une femme en Suisse romande.

En plus de son poste à la tête de Mirabaud & Cie, Camille Vial figure parmi les quatre associés gérants du groupe Mirabaud, huit en prenant en compte les associés commanditaires. La direction générale du groupe Syz est exclusivement masculine, alors que Suzanne Syz et Marlene Norgaard Carolus sont administratrices.

En revanche, pas l'ombre d'une femme dans les hautes instances dirigeantes des banques Heritage, Bordier et Gonet.

La nomination d'Elif Aktug chez Pictet est intervenue quelques jours après la grève féministe du 14 juin, qui a réuni 120'000 personnes en Suisse, selon les organisatrices. "Ces grandes mobilisations, qui montrent la légitimité des revendications et l'ampleur de la détermination, provoquent un changement de mentalité. (...) Cela donne également un sentiment de légitimité aux femmes pour exiger davantage", indique Mme Nyffeler.

Pour Véronique Riondel, un désavantage important persiste dans le secteur bancaire. "Pour être sélectionnée soit comme cadre, soit comme administratrice, une femme doit actuellement prouver qu'elle est capable, toujours plus qu'un homme."

Un comble, alors que de nombreux établissements vantent leur offre estampillée "durable". "Il y a un double discours 'faites ce que je dis, pas ce que je fais'. C'est beaucoup plus facile de promouvoir un produit, d'ailleurs souvent plus attaché à la partie environnementale et sociale qu'à la partie gouvernance, que de faire une introspection", selon Mme Riondel.

Cette dernière est favorable à l'introduction de quotas comme mesure contraignante afin de faire avancer la cause des femmes dans le "top management" des banques. Le Collectif genevois pour la grève féministe des femmes ne s'est pas encore prononcé sur la question, mais Françoise Nyffeler pense qu'une majorité est favorable à un tel dispositif.

Avec ATS Keystone

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Economie

La BCE abaisse son taux directeur de 25 points de base, à 2,25%

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Les perspectives pour l'économie européenne se sont détériorées du fait de l'intensification des tensions commerciales selon la BCE (archives). (© KEYSTONE/DPA/BORIS ROESSLER)

La Banque centrale européenne a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d'affilée, espérant contrer l'effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance en zone euro.

Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%, un niveau qui n'est plus jugé pénalisant pour l'économie, selon l'institution présidée par Christine Lagarde.

Cette septième baisse du loyer de l'argent depuis juin 2024 intervient après l'annonce de surtaxes "réciproques" début avril par Donald Trump qui a rendu la donne économique plus incertaine.

Si l'économie de la zone euro a développé "une certaine résilience face aux chocs mondiaux", les perspectives de croissance "se sont détériorées du fait de l'intensification des tensions commerciales", souligne le communiqué de la BCE.

Ces tensions et le caractère imprévisible des décisions de Donald Trump pourraient avoir des "sévères conséquences négatives", a averti mercredi la directrice de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.

Dans ce contexte incertain, l'institution se garde d'anticiper ses prochaines décisions: elle va continuer à s'appuyer sur les "données" pour "déterminer, réunion par réunion", l'orientation de la politique monétaire.

Si le ralentissement du commerce mondial se confirme, les observateurs parient sur d'autres baisses de taux à suivre, certains allant jusqu'à envisager un taux de dépôt ramené à 1,75 % dans les prochains mois.

Trump chamboule tout

Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour lutter contre l'inflation provoquée par la guerre russe en Ukraine et ses répercussions énergétiques.

Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l'euro laissaient entendre qu'ils n'excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.

Les yeux étaient alors rivés sur l'annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l'augmentation des budgets militaires en Europe, laissant entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.

Mais le choc externe d'une guerre commerciale a rebattu les cartes, poussant la BCE à réagir sans attendre les prochaines prévisions macroéconomiques de juin.

Début avril, Donald Trump a imposé des droits de douane réciproques à tous les pays - 10 % universels et jusqu'à 145 % supplémentaires sur la Chine - assortis de quelques exemptions sectorielles.

Une pause de 90 jours a ensuite été décrétée pour les surtaxes supérieures à 10% sur les pays hors Chine, mais cela n'a pas suffi à rassurer les marchés.

L'Europe est directement visée: le secteur automobile subit une taxe de 25%, tandis que les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques sont désormais sous enquête.

Inflation au second plan

Le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que les droits de douane entraîneront "très certainement une hausse temporaire de l'inflation" aux Etats-Unis.

Donald Trump a quant à lui de nouveau critiqué le patron de la Fed jeudi, estimant qu'il aurait dû baisser les taux "depuis longtemps déjà, comme la BCE".

A Francfort, siège de la BCE, les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: la désinflation est "en bonne voie", selon son communiqué, avec une inflation dans les 20 pays membres de la zone euro qui s'est établie à 2,2% en mars se rapprochant de la cible de 2%.

Dans un climat chahuté, la stabilité financière redevient une priorité: le dollar fléchit face à l'euro, les rendements des bons du Trésor américain grimpent, et les marchés financiers mondiaux restent sous tension.

"La BCE surveille la situation de près et reste prête à intervenir si nécessaire", a affirmé Christine Lagarde la semaine dernière depuis Varsovie, en marge d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Un système financier sous tension - banques fragilisées, marchés chahutés - peut rapidement enrayer l'investissement et la consommation, au risque de faire glisser l'économie vers la déflation

Un scénario qui rappelle 2008, lorsque la crise financière mondiale avait brutalement fait chuter l'inflation, entraînant ensuite la crise de la dette souveraine, et poussant la BCE à sortir son arsenal de mesures exceptionnelles.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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La BCE abaisse son taux directeur de 25 pb

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La Banque centrale européenne (BCE) a opté pour une baisse de ses principaux taux directeurs jeudi. Le taux de dépôt, qui fait référence, a été délesté de 25 points de base à 2,25%.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : awp / ats

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Les défaillances d'entreprises stables au 1er trimestre

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Des différences marquées sont constatées selon les régions. Au Tessin, les faillites sont ainsi en hausse de 16%, et de fortes progressions sont soulignées en Suisse centrale (+11%) et en Suisse orientale (+10%). (© KEYSTONE/ENNIO LEANZA)

Les défaillances d'entreprises sont restées stables sur les trois premiers mois de l'année par rapport à l'année précédente. En tout, 1559 entreprises ont ouvert une procédure d'insolvabilité, indique le cabinet Dun & Bradstreet mercredi.

Les faillites ont augmenté dans la branche des services informatiques (+24%) et chez les artisans (+20%), ainsi que dans la logistique et le transport (+15%).

Des différences marquées sont constatées selon les régions. Au Tessin, les faillites sont ainsi en hausse de 16%, et de fortes progressions sont soulignées en Suisse centrale (+11%) et en Suisse orientale (+10%).

Dans le Nord-ouest de la Suisse et à Zurich, les faillites sont par contre en repli de 8% et, en Suisse romande, elles reculent de 3% par rapport au premier partiel 2024.

Les créations d'entreprises ont parallèlement augmenté de 4%. La hausse a été la plus marquée en Suisse centrale (+16%) et en Suisse romande (+11%). Par contre, des replis ont été essuyés dans l'espace Mitteland (-3%) et la Suisse orientale (-5%), tout comme au Tessin (-8%).

La plus forte croissance des nouvelles entreprises a été constatée dans le secteur de l'immobilier (+33%), le bois et le mobilier (+29%) ainsi que dans les sociétés d'investissement et holdings (+22%).

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Economie

La Poste Suisse doit être plus flexible

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Lettres, colis et paquet pourront arriver plus tard qu'aujourd'hui (archives). (© KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI)

La Poste doit disposer d'une plus grande flexibilité pour la distribution à domicile des lettres, des colis et des quotidiens. Le Conseil fédéral a mis en consultation mercredi jusqu'au 6 août une révision de l'ordonnance.

La révision partielle doit permettre à l'entreprise d'optimiser ses processus tout en tenant compte du degré élevé de numérisation dans la population et les entreprises. Les prestations relevant du service universel doivent être fournies de manière plus efficace et plus rentable.

La Poste sera tenue de respecter à 90 % le délai de livraison pour les lettres, les colis et les quotidiens en abonnement. Actuellement, ces délais sont de 97%, respectivement 95% pour les quotidiens.

Le Conseil fédéral veut aussi contraindre La Poste à distribuer les envois postaux dans toutes les zones habitées à l'année, et non plus, comme prescrit depuis 2021, dans toutes les maisons habitées à l'année.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Economie

Le directeur général sortant de Raiffeisen a moins gagné en 2024

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Après six années à la tête de l'entreprise, M. Huber a démissionné à la mi-décembre pour devenir président de la Banque cantonale des Grisons en juillet 2025. (© KEYSTONE/ENNIO LEANZA)

Le patron démissionnaire de Raiffeisen Suisse, Heinz Huber, a reçu un salaire moins élevée pour l'exercice 2024. Sa rémunération brute totale a été de 1,32 million de francs, après 1,48 million un an plus tôt.

En incluant les frais forfaitaires, les contributions aux assurances sociales et à la prévoyance du personnel, M. Huber a coûté au total 1,68 million au groupe, contre 1,87 million en 2023, indique le rapport annuel paru mercredi.

Après six années à la tête de l'entreprise, M. Huber a démissionné à la mi-décembre pour devenir président de la Banque cantonale des Grisons en juillet 2025. La participation collective aux résultats, qui s'élevait à 158'000 francs en 2023, a été entièrement supprimée pour l'exercice écoulé.

Pour l'ensemble de la direction composée de sept membres, la rémunération brute a diminué à 7,67 millions, contre 8,29 millions auparavant.

Le conseil d'administration a de son côté eu une rémunération inchangée à 2 millions. Le président Thomas Müller en a perçu 700'000 francs, et le vice-président Pascal Gantenbein 220'000 francs.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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