Les jouets en Europe pourraient être moins dangereux pour les enfants à l'avenir. Le Parlement européen, la Commission et les Etats membres ont trouvé un accord jeudi soir pour interdire les "polluants éternels" et les perturbateurs endocriniens d'ici 2030.
Après ce compromis, ce nouveau règlement doit faire l'objet d'une adoption formelle dans les semaines qui viennent.
Le texte interdit d'ici quatre ans et demi la commercialisation au sein de l'Union européenne de jouets contenant des produits chimiques dangereux, des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A et des PFAS.
Aujourd'hui, "ces substances peuvent se trouver par exemple dans des jouets pour le bain, des jeux de plage ou des anneaux de dentition, et pénétrer dans l'organisme des enfants par contact avec la bouche, avec la peau ou par les voies respiratoires", souligne l'eurodéputé centriste Pascal Canfin (Renew).
Parfums allergènes aussi interdits
Les parfums allergènes dans les jouets qui peuvent aller à la bouche des enfants de moins de 36 mois seront également interdits.
Le délai de quatre ans et demi laissé aux industriels doit leur permettre de s'adapter. Et l'interdiction ne s'appliquera pas à certains composants inaccessibles aux enfants.
"Le nouveau règlement sur la sécurité des jouets envoie un signal fort: pour la protection de nos enfants" et "pour une concurrence loyale" avec des pays comme la Chine, estime l'eurodéputée allemande Marion Walsmann (PPE, droite), qui a porté le texte au Parlement.
Un produit sur cinq, classé dangereux, est un jouet
"Bien que l'Union européenne dispose déjà des jouets les plus sûrs au monde, un produit sur cinq classé comme dangereux et retiré du marché dans l'UE était un jouet", relève-t-elle.
La Commission européenne a promis d'ici la fin de l'année une proposition pour réviser plus généralement sa législation sur les substances chimiques (Reach).
La commissaire européenne en charge de l'environnement, Jessika Roswall, entend en outre mettre sur la table en 2026 une proposition pour interdire les PFAS dans les objets de consommation courante.
La "Commission traîne les pieds"
Selon Pascal Canfin, la "Commission traîne les pieds" sur ces sujets. "Il vaudrait mieux un texte transversal" de la Commission pour interdire plus largement les PFAS, mais "faute de mieux, on le fait de manière sectorielle (sur les jouets), car on ne va pas attendre un texte qui n'arrive pas", insiste l'élu français.
Substances chimiques particulièrement stables, les PFAS, surnommés "polluants éternels", sont l'objet de restrictions croissantes dans le monde pour les menaces qu'ils représentent pour l'environnement et la santé humaine.
Au nombre de plusieurs milliers, ces produits chimiques per- et polyfluoroalkylées (PFAS), sont abondamment utilisés dans l'industrie depuis le milieu du XXe siècle notamment pour leurs propriétés imperméabilisantes et antiadhésives. Ils contaminent "fréquemment" eaux et sols, selon l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
Des travaux scientifiques montrent que certains peuvent avoir des effets délétères: augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du foetus, etc. Ils sont aussi suspectés d'interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp