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Médicaments: les pénuries deviennent chroniques, la riposte tarde

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La solution la plus simple reste de commander un produit équivalent à celui qui manque chez un autre fournisseur. Encore faut-il que ce dernier puisse mettre à disposition les quantités requises.(KEYSTONE/Gaetan Bally) (© KEYSTONE/GAETAN BALLY)

L'approvisionnement en médicaments reste problématique en Suisse. Identifié par les professionnels de la santé depuis plus de 20 ans, il a fallu une pandémie et des épisodes de ruptures pour que le grand public et le monde politique prennent conscience du phénomène.

La recherche de solutions s'avère ardue et les ruptures d'approvisionnement se multiplient. ZüriPharma, qui gère la pharmacie de l'Hôpital universitaire de Zurich, recensait moins de 200 pénuries en 2021, plus de 370 en 2022 et 459 en 2023.

"Le phénomène touche hélas toutes les catégories de médicaments. Moins souvent il est vrai les traitements les plus récents, mais parfois aussi quand même," explique à l'agence AWP Pierre Voirol, pharmacien chef adjoint au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

La question de la rentabilité n'est pas étrangère à cette différenciations entre nouveaux traitements et produits ayant perdu leur exclusivité. "Entre 700 et 5000 francs le traitement, les préparations innovantes demeurent intéressantes pour l'industrie", explique Christoph Metzler, responsable marché du logisticien spécialisé dans la santé Galexis.

"Un coût de manufacture de 70 centimes par paquet, couvrant l'emballage, la notice et bien sûr le médicament, n'est concevable que si la production se fait en Inde ou en Chine", poursuit le représentant de la filiale du distributeur de médicaments Galenica.

Problème connu

Dans un système extrêmement tendu, le moindre grain de sable dans les rouages à n'importe quelle étape de la production, du conditionnement ou de l'acheminement est susceptible provoquer une rupture d'approvisionnement.

"L'éclatement de la guerre en Ukraine, grand pourvoyeur de feuilles d'emballage pour les comprimés, a fortement perturbé cette industrie et bousculé des chaînes entières d'approvisionnement, quand bien même l'intégralité des composants de médicaments eux-mêmes étaient disponibles," illustre Christian Henseler, responsable des achats stratégiques de Zur Rose, apothicaire en ligne de la Migros.

"Nous avons au CHUV une pharmacienne qui passe l'entier de son temps à s'occuper des pénuries, en plus de l'impact que ce phénomène a sur d'autres collaborateurs au sein de notre service," se désole Pierre Voirol.

Il existe certes des alternatives aux canaux d'approvisionnement habituels, mais ces expédients demeurent largement imparfaits. "Les hôpitaux universitaires disposent d'unités de production qui s'apparentent à de petites industries pharmaceutiques. Mais la production propre n'est pas l'option privilégiée", souligne encore le pharmacien hospitalier.

La solution la plus simple reste de commander un produit équivalent à celui qui manque chez un autre fournisseur. Encore faut-il que ce dernier puisse mettre à disposition les quantités requises.

"Nous avons aussi l'autorisation d'importer des médicaments. Lorsque les notices sont en anglais ou en allemand il n'y a aucun souci, mais si un étiquetage nous paraît trop problématique, en coréen ou en japonais par exemple, nos unités de production doivent en reproduire un qui soit lisible pour nos soignants," poursuit M. Voirol.

Le délai de mise en oeuvre de ces expédients plaide pour la constitution de stocks de médicaments. La Confédération a ainsi mandaté les offices fédéraux de la santé publique (OFSP) et pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE) pour superviser la situation et gérer des réserves obligatoires, pour les seuls médicaments d'"importance vitale" toutefois.

Un emplâtre sur une jambe de bois

"La solution trouvée en 2015 n'est que partielle et ne suffit pas," dénonce Enea Martinelli, pharmacien responsable des hôpitaux Frutigen, Meiringen et Interlaken (FMI) et pionnier du recensement des perturbations dans l'approvisionnement en médicaments. Echappent en effet au radar du Bureau de notification des produits thérapeutiques d'important domaines médicaux.

"La maladie de Parkinson n'y figure pas, l'épilepsie n'y figure pas, la psychiatrie non plus... et les maladies cardiaques ne sont pas prises en compte!" s'emporte M. Martinelli.

Lui et ses confrères saluent tout de même une prise de conscience du problème, tardive certes, par les autorités. "De manière un peu cynique, quand les pénuries concernaient des médicaments pour personnes âgées, les politiciens ne s'en souciaient pas trop. Mais quand ça a commencé à toucher leurs conjoints, leurs enfants - comme avec le manque il a un an et demi d'une formulation pédiatrique de l'ibuprofène - alors c'est soudain devenu un vrai problème," tacle M. Voirol.

Conscients des difficultés pour un petit pays comme la Suisse à influer sur une problématique d'envergure mondiale, les acteurs locaux appellent à ne pas baisser les bras. Des ébauches de solutions existent, à l'image d'un projet de relocalisation de la production de paracétamol en France.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Santé

Medbase mise sur les traitements médicaux en pharmacie

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Les pharmacies doivent fournir davantage de traitements médicaux (photo d'archives) (© Keystone/CHRISTIAN BEUTLER)

Medbase, la filiale de Migros pour la santé, veut proposer davantage de traitements médicaux dans ses pharmacies. Des prises de sang pour des examens de laboratoire sont envisageables à l'avenir, a déclaré le chef de Medbase Marcel Napierala dans une interview.

Les pharmacies doivent se transformer de points de vente en lieux de traitement, a déclaré Marcel Napierala dans une interview à la Neue Zürcher Zeitung publiée samedi. Il s'agit de petits pas et non d'une révolution, a-t-il ajouté. Le changement est nécessaire, car des milliers de médecins de famille quitteront la profession dans les prochaines années.

Les patients atteints de maladies chroniques seraient ainsi transférés des cabinets médicaux vers les pharmacies. "Les pharmaciens sont des spécialistes dotés d'une formation universitaire et d'un grand savoir-faire", a déclaré Marcel Napierala. Ils jouent également un rôle de plus en plus important dans le domaine de la vaccination.

Il envisage l'intégration des pharmacies comme une partie de la solution pour faire face à la pénurie de médecins de famille.

Engagement en faveur du secteur de la santé

Migros est en pleine mutation. Medbase est rentable dans tous les domaines d'activité, a déclaré Marcel Napierala. La direction de Migros s'est engagée en faveur du secteur de la santé, car elle a vu que nous sommes actifs sur un marché en pleine croissance", a-t-il ajouté. En revanche, le dirigeant a exclu "avec certitude" que Medbase devienne sa propre caisse maladie.

La filiale de Migros a repris l'année dernière les activités suisses de la chaîne de pharmacies Zur Rose. 51 pharmacies font partie de Medbase selon le site Internet de l'entreprise.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Nestlé France mis en examen dans l'affaire des pizzas contaminées

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En mars 2022, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "homicides involontaires", "tromperie" et "mise en danger d'autrui", après plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli possiblement liés à la consommation de pizzas surgelées Buitoni (archives). (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Nestlé France et sa filiale Société des Produits Alimentaires de Caudry (SPAC) ont été mis en examen en France suite au scandale alimentaire des pizzas Buitoni contaminées. Elles auraient entraîné la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres.

Deux chefs de mises en examen ont été retenus, "homicides et blessures involontaires et tromperie", a indiqué une porte-parole de Nestlé auprès de l'agence AWP vendredi. Contacté, le parquet de Paris n'avait pas encore répondu à nos sollicitations.

"A la suite des événements tragiques survenus en France il y a deux ans, les juges d'instruction en charge du dossier ont mis en examen la Société des Produits Alimentaires de Caudry (SPAC), filiale de Nestlé France, et Nestlé France, respectivement les 2 et 4 juillet derniers", selon le communiqué transmis par Nestlé et que l'AFP a révélé plus tôt dans la matinée.

"A ce stade, cette instruction pénale se poursuit et aucun jugement n'a donc été rendu." La date d'un éventuel procès n'est pas connue.

La filiale hexagonale du géant alimentaire veveysan ajoute qu'elle "entend assumer pleinement ses responsabilités dans le cadre de cette affaire". De plus, "la SPAC et Nestlé France continueront de coopérer pleinement avec les juges d'instruction dans le cadre de la procédure en cours".

En mars 2022, le pôle de santé publique (PSP) du parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "homicides involontaires", "tromperie" et "mise en danger d'autrui", après plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli possiblement liés à la consommation de pizzas surgelées Buitoni. Des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.

Un mois plus tard, le préfet du Nord avait interdit la production de pizzas au sein de l'usine Buitoni de Nestlé à Caudry.

Début 2024, l'italien Italpizza a racheté l'usine de Caudry à Nestlé, qui avait justifié cette cession par la chute des ventes.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Emmi veut racheter le groupe français Mademoiselle Desserts

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A la faveur de l'acquisition de Mademoiselle Desserts, Emmi entend étendre sa part de marché dans la catégorie des desserts dits premium (archives). (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Emmi a conclu un accord en vue d'acquérir le groupe français Mademoiselle Desserts, spécialisé dans les pâtisseries haut de gamme. La valeur de l'entreprise est de 900 millions d'euros (875,3 millions de francs).

Cette opération doit permettre au transformateur laitier lucernois d'étendre sa part de marché dans la catégorie des desserts premium et s'inscrit dans le cadre de sa stratégie d'internationalisation ciblée, annonce-t-il vendredi dans un communiqué.

"Notre objectif est de réunir sous l'égide du groupe Emmi le savoir-faire de l'art culinaire et pâtissier français de Mademoiselle Desserts", et de compléter l'offre en desserts d'inspiration italienne, américaine et latino-américaine, indique la directrice générale, Ricarda Demarmels. L'actuel directeur général du groupe français, Didier Boudy, assumerait la responsabilité du nouveau "Desserts Powerhouse" Emmi, réunissant toutes les marques de desserts afin de poursuivre le développement stratégique de ce segment.

Mademoiselle Desserts dispose d'une place de premier rang sur le marché européen des desserts avec douze sites de production propres en France, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Belgique. Avec quelque 2000 salariés, le groupe français a réalisé un chiffre d'affaires de 420 millions d'euros l'an dernier. La valeur de Mademoiselle Desserts à 900 millions d'euros correspond à un multiplicateur implicite de l'Ebitda inférieur à celui actuellement négocié pour le groupe Emmi.

La réalisation de la transaction reste soumise à la consultation des représentants du personnel et des autorités de la concurrence et de la surveillance compétentes. Ses effets financiers sur l'exercice en cours ne peuvent encore être évalués, indique Emmi, confirmant toutefois ses objectifs pour 2024 et à moyen terme, tout en maintenant sa stratégie en matière de dividende.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Roche: échec clinique d'une combinaison contre le cancer du poumon

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Roche a fait part d'un échec clinique contre le cancer du poumon (archives). (© KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS)

Le mastodonte pharmaceutique Roche déplore jeudi l'échec d'une étude clinique avancée évaluant une combinaison de son immunothérapie déjà bien établie Tecentriq (atézolizumab) et de son tiragolumab encore en phase de développement contre une forme de cancer du poumon.

L'association des deux produits a démontré une moindre efficacité en termes de durée de survie sans progression de la maladie et de taux de survie total, comparé au pembrolizumab commercialisé par l'américain Merck Scharp and Dome (MSD) sous l'appellation Keytruda en complément d'une chimiothérapie, reconnaît la multinationale rhénane dans un communiqué.

Les critères primaires fixés pour ce sixième volet du programme Skyscraper n'ont ainsi pas été atteints.

Le laboratoire s'apprête sur la base de ces résultats à revoir les contours des autres essais cliniques de phase III menés sur le tiragolumab.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Greenpeace manifeste aux sièges de Coop et Migros

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Greenpeace a voulu rappeler à Coop et Migros "qu'ils n'atteindront pas leurs objectifs climatiques s'ils continuent de vendre toujours autant de viande". (archives) (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

La branche suisse de Greenpeace a déployé mercredi des banderoles sur les sièges sociaux de Migros et Coop, les deux plus grands détaillants du pays, pour protester contre les promotions sur la viande et leurs effets sur le climat.

Une bannière de dix mètres sur seize a été déroulée sur la façade de Migros à Zurich avec un message en allemand affirmant que la première chaîne de supermarchés du pays stimule "la consommation de viande au détriment du climat et rejette la responsabilité sur sa clientèle" à travers ses promotions.

Deux banderoles de deux mètres sur cinq ont également été déployées sur le siège social de Coop à Bâle, son principal concurrent, mettant en cause sa campagne de promotions pendant la saison des barbecues en été.

Au pied de chaque bâtiment, des militants, pancartes à la main, engageaient la conversation avec les passants dans cette opération à laquelle ont participé 26 membres de l'organisation environnementale.

"Les militantes et militants de Greenpeace sont là aujourd'hui pour rappeler à Coop et Migros qu'ils n'atteindront pas leurs objectifs climatiques s'ils continuent de vendre toujours autant de viande, de poisson, d'oeufs et de produits laitiers", a déclaré Fanny Eternod, la porte-parole de Greenpeace Suisse sur les questions de consommation, à l'AFP.

La semaine dernière, l'organisation environnementale a publié une étude affirmant que les aliments d'origine animale représentaient, selon ses estimations, entre 31% et 43% des émissions de gaz à effets de serre de Migros et quelque 47% des émissions totales de Coop, sur la base d'une analyse des chiffres publiés par le groupe.

Choix varié de produits

Les auteurs de l'étude leur reprochent notamment de faire du "greenshifting", c'est-à-dire de rejeter la responsabilité du dérèglement climatique sur les clients alors même que le commerce de détail "exerce une influence décisive sur les habitudes de consommation" à travers les prix, publicités et opérations de placement de produits.

Contactée par l'AFP, la chaîne de supermarchés Migros a fait valoir que "chacun est libre de choisir son mode d'alimentation".

L'enseigne propose "un choix varié de produits" aux clients qui ne souhaitent pas manger de la viande ou veulent réduire leur consommation et les promotions "servent notamment à commercialiser tous les morceaux de l'animal", permettant "d'éviter le gaspillage alimentaire", a ajouté le numéro un de la distribution en Suisse.

Lundi, l'enseigne a été visée par six militants antispécistes du collectif 269 Libération animale qui ont bloqué l'accès d'un abattoir de volailles, géré par sa filiale Micarna, dans le canton de Fribourg, à l'ouest de la Suisse.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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