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International

La France entre extrême droite et coalition introuvable

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S'ils parviennent à empêcher le RN de l'emporter, les macronistes, une partie de la gauche et certains élus Les Républicains (droite) auront la lourde tâche de bâtir un "gouvernement technique" appuyé sur une "grande coalition", étrangère aux traditions françaises. Ici, le 1er ministre Gabriel Attal (© KEYSTONE/AP/Thomas Padilla)

La France a abordé mercredi la dernière ligne droite des élections législatives. Celle-ci pourrait se solder par l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite ou par une coalition entre gauche, centre et centre-droit, sans précédent dans la culture politique du pays.

A quatre jours du second tour, le paysage politique est plus imprévisible que jamais, avec une forte dynamique en faveur du Rassemblement national (RN, extrême droite) de Jordan Bardella, qui rêve de composer le premier gouvernement d'extrême droite en France depuis la Deuxième Guerre mondiale.

"Aujourd'hui, il y a un bloc en situation d'avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, c'est l'extrême droite", a prévenu le Premier ministre d'Emmanuel Macron, Gabriel Attal. Dimanche, "soit le pouvoir sera entre les mains d'un gouvernement d'extrême droite, soit le pouvoir sera au Parlement. Moi, je me bats pour ce deuxième scénario".

Sur les 311 triangulaires - trois candidats qualifiés au second tour - issues du premier tour remporté par l'extrême droite, les deux-tiers ont fait l'objet de désistements des partis de gauche, de la droite républicaine et du centre-droit, dans le but de compliquer l'élection de candidats RN.

Hypothèse d'un scénario à trois blocs

Les appareils tentent ainsi de passer outre leurs réticences et contradictions pour battre l'extrême droite. Mais ils doivent aussi convaincre les électeurs et s'y emploieront lors d'une première "émission spéciale" mercredi soir sur la chaîne BFMTV et jeudi soir sur France 2.

L'échiquier politique français a implosé avec la dissolution de l'Assemblée nationale par le président français Emmanuel Macron, et le premier tour, le 30 juin, qui a placé le RN devant l'alliance des gauches du Nouveau front populaire (NFP).

La plupart des projections en sièges prévoient que le RN et ses alliés peineront à atteindre la majorité absolue (289 députés), renforçant l'hypothèse d'un scénario à trois blocs (extrême droite, gauche, macronistes), qui pourrait rendre le pays ingouvernable alors qu'il s'apprête à accueillir les Jeux olympiques.

"Paralyser le pays"

"La classe politique donne d'elle-même une image de plus en plus grotesque", a raillé Marine Le Pen, figure de proue de l'extrême droite, qui envisage un gouvernement avec une majorité relative, complétée par divers soutiens. Dans un entretien au quotidien Le Figaro, Jordan Bardella a dénoncé de son côté des alliances anti-RN destinées à "paralyser le pays", se disant "prêt à la main tendue" pour "élargir (s)a majorité".

Il s'est efforcé de minimiser l'impact de révélations éclaboussant des figures sulfureuses de son parti, entre candidate arborant une casquette avec une croix gammée et septuagénaire condamnée en 1995 pour une prise d'otage à main armée. "Lorsqu'il y a des brebis galeuses - il peut arriver qu'il y en ait d'ailleurs - je n'ai pas la main qui tremble. Effectivement, j'ai souhaité retirer l'investiture", a-t-il dit.

En face, la concorde n'est guère de mise entre des forces disparates, encore farouchement adversaires le mois dernier.

"Grande coalition"

S'ils parviennent à empêcher le RN de l'emporter, les macronistes, une partie de la gauche et certains élus Les Républicains (LR, droite) auront la lourde tâche de bâtir un "gouvernement technique" appuyé sur une "grande coalition", courante dans bien des pays mais étrangère aux traditions françaises.

La patronne des Ecologistes et figure montante de la gauche Marine Tondelier a résumé le défi d'une formule: "faire des choses que personne n'a jamais faites auparavant". L'ex-Premier ministre Edouard Philippe (centre-droit) a indiqué pour sa part qu'il voterait pour un communiste, dont il a salué "l'exigence démocratique".

Profondes défiances mutuelles

Mais le vernis ne semble pas épais derrière de profondes défiances mutuelles. Il n'y aura jamais de gouvernement d'union nationale, c'est exclu au regard du fossé entre droite et gauche", a asséné un élu du Parti socialiste.

La gauche radicale de La France insoumise (LFI), le plus puissant parti du NFP mais aussi le plus clivant, a elle explicitement exclu de participer à une coalition.

Macron affaibli

Mercredi, Emmanuel Macron a martelé en Conseil des ministres qu'il n'était "pas question" de "gouverner" avec LFI. "Se désister aujourd'hui pour des élus de gauche face au Rassemblement national ne signifie pas gouverner demain avec LFI", a-t-il déclaré, selon plusieurs participants.

Mais sa parole ne porte plus depuis qu'il a pris, seul ou presque, la décision de convoquer des élections qui tournent à la déroute pour son camp.

Attendu pour le sommet de l'Otan à Washington la semaine prochaine, le chef de l'Etat semble aussi affaibli sur la scène internationale qui scrute ces élections dans l'un des piliers de l'Union européenne.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

Culture

Le navire russe Shtandart interdit de Fêtes maritimes de Brest

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Le Shtandart, réplique d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, sera privée des Fêtes maritimes de Brest (archives). (© KEYSTONE/AP/DMITRY LOVETSKY)

Le navire russe Shtandart, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, ne pourra pas participer aux Fêtes maritimes de Brest, en raison d'un arrêté de la préfecture du Finistère, une décision regrettée par l'équipage du navire.

Le navire, dont le pavillon russe fait polémique depuis des mois, avait dû en changer au printemps pour celui des Îles Cook, à la demande des autorités françaises.

Malgré cela, le préfet du Finistère, "en lien avec les autorités gouvernementales, a pris un arrêté d'interdiction d'accès au port de Brest" à l'encontre du Shtandart.

Cette interdiction s'appuie sur l'extension des sanctions européennes, décidée le 24 juin, aux "navires répliques historiques". Le navire "n'est donc pas autorisé à accéder au port de Brest (...) ni à aucun autre port du département", a précisé la préfecture.

Regrets

Le Shtandart, qui a quitté le port de La Rochelle jeudi soir, se trouve actuellement entre l'Ile d'Yeu et Saint-Nazaire, a indiqué son capitaine Vladimir Martus à l'AFP. Le navire était censé accoster jeudi 11 juillet à Brest, à la veille de l'ouverture des Fêtes maritimes, l'un des plus grands rassemblements maritimes au monde.

"Nous savons que le bon peuple ukrainien a mené une lutte héroïque contre l'agresseur, nous savions que le drapeau tricolore russe pouvait être une raison de leur colère", a expliqué le capitaine dans un communiqué diffusé lundi.

Selon lui, "la véritable mission du Shtandart (...) est de développer l'amitié entre les peuples de toutes les nations, de mettre fin à la haine (...) au niveau des gens ordinaires".

Critiques

Du côté des opposants au navire, la décision préfectorale est "un précédent important", a déclaré à l'AFP Bernard Grua, animateur du collectif "No Shtandart In Europe".

"On va dans le bon sens", a ajouté l'officier de marine de réserve, qui maintient cependant le rassemblement prévu mardi à Brest "pour demander l'application effective de l'arrêté préfectoral". "Le Shtandart n'a rien à faire dans les ports français", a-t-il asséné.

Quant à la mairie de Brest, elle a annoncé son intention de "respecter les directives de l'Etat". L'association bretonne de défense de la mer et des marins Mor Glaz a au contraire dénoncé, dans un communiqué, un arrêté préfectoral "qui n'a aucun sens".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Biden exhorte son parti à "se rassembler" autour de lui

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"Tout manque de discernement sur la tâche qui nous attend ne ferait qu'aider Trump et nous desservir", estime Joe Biden, plus opposé que jamais à l'idée de lâcher la course à un second mandat (archives). (© KEYSTONE/EPA/SAMUEL CORUM / POOL)

Joe Biden, très remonté à l'entame d'une semaine cruciale pour sa survie politique, a exhorté lundi les élus de son parti à "se rassembler" autour de lui. Il assure avoir le soutien de "l'électeur moyen" et ne veut rien savoir d'un abandon pour l'élection de novembre.

"Je suis fermement décidé à rester en course", écrit le président américain dans une lettre aux parlementaires démocrates, de retour en session à Washington après la pause de la fête nationale du 4 juillet. "Tout manque de discernement sur la tâche qui nous attend ne ferait qu'aider Trump et nous desservir. Il est temps de se rassembler", juge le démocrate de 81 ans.

Joe Biden fait savoir qu'il n'est "pas aveugle" aux "préoccupations" exprimées depuis ce duel télévisé face à son adversaire de 78 ans, lors duquel il est apparu très fatigué et embrouillé.

Mais il rappelle avoir remporté très largement la primaire de son parti et assène que "ce n'est pas à la presse, aux commentateurs, aux grands donateurs" de décider de sa candidature à la présidentielle.

"Défiez-moi"

Lors d'un appel retransmis pendant l'émission matinale de la chaîne MSNBC, il s'en est pris avec véhémence aux frondeurs dans son propre parti. "Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu'ils se présentent contre moi. (...) Défiez-moi à la convention" démocrate du mois d'août, a lancé Joe Biden sur un ton furieux.

"Je me fiche de ce que pensent les millionnaires", a-t-il encore déclaré, se disant "persuadé" d'avoir le soutien de "l'électeur moyen", et voyant un présage favorable dans le résultat des élections législatives françaises. "La France a rejeté l'extrémisme, les démocrates (américains) le rejetteront aussi", a-t-il dit.

Joe Biden a souligné qu'il avait mené une campagne énergique depuis son débat raté, alors que Donald Trump n'avait "rien foutu" si ce n'est "se promener dans sa voiturette de golf" dans sa luxueuse résidence de Floride.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

La gauche revendique Matignon, mais Macron maintient Attal

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Gabriel Attal devrait rester pour le moment 1er ministre. (© KEYSTONE/EPA/VALENTINA CAMU)

Arrivée en tête des législatives, mais loin de la majorité absolue, la gauche assure lundi qu'elle proposera "dans la semaine" un nom pour Matignon. Gabriel Attal a lui présenté sa démission, mais a été maintenu pour "assurer la stabilité du pays".

Aucun camp ne semble en mesure de gouverner seul: ni le Nouveau Front populaire (autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160 sièges), ni le RN et ses alliés (plus de 140 sièges) n'ont obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale (289 députés).

Prenant acte de ce résultat, le Premier ministre sortant Gabriel Attal a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui lui a demandé de rester en poste "pour le moment" afin d'"assurer la stabilité du pays" alors que la France doit accueillir les JO à partir du 26 juillet.

Les deux têtes de l'exécutif ont été rejointes à l'Elysée par plusieurs ministres dont Gérald Darmanin (Intérieur) et Stéphane Séjourné (Affaires étrangères).

La gauche met la pression

La gauche met déjà la pression sur Matignon. La cheffe des écologistes Marine Tondelier a estimé qu'Emmanuel Macron "devrait appeler aujourd'hui" la gauche "à lui transmettre un nom de Premier ministre".

Le socialiste Olivier Faure a pour sa part souhaité que le NFP "puisse être en mesure de présenter une candidature" pour Matignon "dans la semaine".

Les dernières déclarations de l'insoumise Mathilde Panot risquent en tout cas de cristalliser les tensions au sein de la fragile union : l'insoumise a jugé que le dirigeant controversé de LFI Jean-Luc Mélenchon "n'est absolument pas disqualifié" pour ce poste.

Point de vue que ne partagent pas ses alliés, alors que les rapports de force ont évolué au sein de l'alliance de gauche où La France insoumise est moins hégémonique, d'autant que ses "frondeurs" comme Clémentine Autain et François Ruffin ne siègeront plus dans le même groupe.

Les macronistes pour une coalition

Pendant ce temps, le camp macroniste continue de plaider pour une coalition. "J'y crois plus que jamais", a affirmé Yaël-Braun Pivet. L'ex-présidente de l'Assemblée nationale n'envisage toutefois de ne gouverner qu'avec "des personnes qui partagent (ses) valeurs et (ses) objectifs, ce n'est ni le cas de LFI ni le cas du RN".

Plus restrictive, sa collègue Aurore Bergé a directement tendu une perche à la soixantaine de députés Républicains: "Est-ce qu'ils veulent rester une force d'opposition systématique ?".

Un élargissement à droite mal engagé puisque Laurent Wauquiez, de retour sur la scène nationale avec son élection en Haute-Loire, a prévenu dimanche soir qu'il "n'y aura ni coalition ni compromission" de la part de LR.

Calculs différents

Le patron du MoDem François Bayrou a pour sa part jugé "possible" de constituer une majorité sans RN ni LFI, et semblé miser sur une division de la gauche, pointant "des attitudes et des choix politiques incompatibles" au sein du Nouveau Front populaire.

Des calculs contestés par Marine Tondelier: "Ceux qui nous expliquent qu'ils vont faire une majorité sans LFI n'ont pas eu les mêmes profs de maths que moi (...). Je ne vois pas comment c'est possible".

"Il va falloir parler"

Quitte à apporter de l'eau au moulin du Rassemblement national. Emmanuel Macron doit "décider s'il doit nommer un Premier ministre d'extrême gauche, et ensuite bon courage pour le vote de la confiance, bon courage pour construire un budget", a relevé le vice-président du parti d'extrême droite, Sébastien Chenu, sur France Inter.

Le programme du NFP, de l'abrogation de la réforme des retraites au Smic à 1600 euros net, paraît en effet peu compatible avec les ambitions du camp présidentiel.

Jean-Luc Mélenchon s'est pourtant montré inflexible dimanche soir, affirmant qu'Emmanuel Macron devait "s'en aller ou nommer un Premier ministre" issu du Nouveau Front populaire. A l'opposé du social-démocrate Raphaël Glucksmann qui a admis qu'"il va falloir discuter, il va falloir dialoguer" face à cette Assemblée "divisée".

Malgré l'incertitude de la situation, les marchés financiers sont restés neutres lundi matin, la Bourse de Paris ouvrant en légère baisse avant repartir dans le vert à la mi-journée.

A l'étranger

A l'étranger, le scrutin était particulièrement scruté. Le gouvernement allemand a exprimé un "certain soulagement" après la contre-performance du RN, dont se sont également réjouis les Premiers ministres espagnol et polonais.

En Russie par contre, le Kremlin "ne nourri(t) pas d'espoir ni d'illusion particulière" après les résultats très en deçà des attentes de l'extrême droite française, souvent accusée de connivence avec Moscou.

Pendant ce temps à Paris, des discussions vont vite débuter à l'Assemblée nationale pour la répartition des groupes politiques et l'attribution des postes clés, avec l'élection de son futur président le 18 juillet. La sortante Yaël Braun-Pivet, réélue dans les Yvelines, continue de croire au perchoir.

Les portes du Palais Bourbon ouvraient officiellement à 14h00 lundi pour accueillir une partie des 577 députés de la nouvelle législature... Tous ne sont pas au rendez-vous: les Insoumis, par exemple, ont prévu de venir ensemble mardi matin.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Boeing trouve un accord avec la justice US pour éviter un procès

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Les familles des victimes des deux catastrophes aériennes se sont dites "très déçues" et demandent au tribunal de rejeter l'accord lors d'une prochaine audience (archives). (© KEYSTONE/AP/Elaine Thompson)

Boeing a "conclu un accord" avec le ministère américain de la Justice (DoJ) pour éviter un procès embarrassant, à l'issue plus incertaine, dans le dossier pénal lié aux deux accidents d'avions 737 MAX en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts.

"Nous avons conclu un accord de principe sur les termes d'une résolution avec le ministère de la Justice", a indiqué Boeing, lundi à l'AFP, dans un communiqué.

Cet accord de plaider-coupable a été conclu alors que les procureurs sont parvenus à la conclusion que le géant américain de l'aéronautique avait bafoué un accord antérieur concernant les catastrophes impliquant des appareils Boeing 737 MAX des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines en Indonésie et en Ethiopie.

Cet accord dit de poursuite différée (DPA), datant de 2021, lui imposait d'améliorer son programme de conformité et d'éthique après ces deux catastrophes aériennes.

Mais en janvier dernier, Boeing a été replongé dans la crise lorsqu'un 737 MAX d'Alaska Airlines a dû faire un atterrissage d'urgence après qu'un panneau de fuselage s'était détaché en plein vol.

Le géant américain a reçu la semaine dernière une proposition du DoJ, qui s'était engagé à revenir "au plus tard le 7 juillet" vers le juge fédéral Reed O'Connor, chargé de cette affaire pour un tribunal du Texas (sud).

Les documents déposés à ce tribunal dimanche indiquent que l'entreprise a accepté de plaider coupable de "complot visant à frauder les États-Unis" lors de la certification du 737 MAX.

"L'offre faite à Boeing, par le DoJ, est de plaider coupable à une accusation pénale en cours (déposée en 2021) pour complot en vue de tromper la FAA" (Federal Aviation Administration), le régulateur américain de l'aviation, avait expliqué la semaine dernière à l'AFP Paul Cassell, professeur de droit à l'université de l'Utah et avocat de familles dans ce volet pénal.

Les familles des victimes des deux catastrophes aériennes se sont dites "très déçues" et demandent au tribunal de rejeter l'accord lors d'une prochaine audience.

Cet "accord de plaidoyer généreux repose sur des postulats trompeurs et offensants", selon la requête déposée par leurs avocats.

"Beaucoup plus de preuves ont été présentées au cours des cinq dernières années qui démontrent que la culture de Boeing privilégiant les profits à la sécurité n'a pas changé. Cet accord ne fait que renforcer cet objectif d'entreprise biaisé", a déclaré l'un de ces avocats, Robert A. Clifford, dans un communiqué.

Immunité contre les poursuites

En 2021, le géant aéronautique avait reconnu qu'il avait commis une fraude lors de la certification du 737 MAX 8, impliqué dans les deux accidents mortels. Tous les 737 MAX ont été immobilisés pendant vingt mois aux Etats-Unis et à travers le monde après ces crashs.

Cet accord imposait à Boeing de payer une amende de 2,5 milliards de dollars d'amende en échange d'une immunité contre les poursuites pénales. Il était soumis à une période probatoire de trois ans expirant cette année.

Mais des audits et enquêtes lancées après l'incident du 5 janvier ont identifié des problèmes de non-conformité et des lacunes du contrôle qualité du groupe.

En vertu de l'accord conclu avec le DoJ, Boeing sera condamné à une amende de 243,6 millions de dollars et devra investir un minimum de 455 millions dans des "programmes de conformité et de sécurité", tandis que l'indemnisation des familles sera déterminée par le tribunal.

Ces investissements au sein du groupe seront supervisés par un contrôleur indépendant nommé par le gouvernement pour un mandat de trois ans.

Enfin, le conseil d'administration de l'entreprise devra rencontrer les familles des victimes.

"C'est plus attractif pour le DoJ d'obtenir la certitude liée à un accord de plaider-coupable que d'aller à un procès", avait expliqué la semaine dernière à l'AFP Tracy Brammeier, du cabinet d'avocat Clifford.

Pour John Coffee, professeur à l'université Columbia, une entente hors tribunal a l'avantage pour les deux parties "d'éviter une défaite humiliante et d'être rapide". Mais, dans ce cas-là, "le grand public en ressort souvent lésé", avait-il relevé dans un blog la semaine dernière.

Outre les difficultés découlant d'un procès pénal, une condamnation aurait pu aussi priver l'avionneur de juteux contrats gouvernementaux et militaires, qui ont généré un tiers de son chiffre d'affaires en 2023.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Des frappes russes massives font des dizaines de morts en Ukraine

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A Kiev, où deux centres médicaux ont été atteints, dont un important établissement pour enfants (photo), on comptabilisait au moins 17 morts à la mi-journée. (© KEYSTONE/EPA/SERGEY DOLZHENKO)

La Russie a mené lundi une attaque massive contre des villes d'Ukraine, qui a fait au moins 31 morts, dont certains dans des hôpitaux. Elle a suscité l'indignation des soutiens de Kiev à la veille d'un important sommet de l'Otan.

Ces nouvelles frappes suscitent aussi des interrogations sur l'état de la défense antiaérienne ukrainienne, à nouveau mise à rude épreuve après de précédents bombardements ayant notamment visé des centrales électriques et des aérodromes militaires.

"Les terroristes russes ont de nouveau lourdement attaqué l'Ukraine avec des missiles. Différentes villes : Kiev, Dnipro, Kryvyï Rig, Sloviansk, Kramatorsk", a réagi Volodymyr Zelensky sur Telegram, selon lequel "des immeubles d'habitation, des infrastructures et un hôpital pour enfants ont été endommagés".

Pour une "réponse plus forte" à Moscou

Dans ce contexte, de Varsovie où il effectue une visite, le président ukrainien a ensuite réclamé aux Occidentaux de fournir une "réponse plus forte" à la Russie.

Le bilan de ces tirs dans la profondeur du territoire ukrainien est l'un des plus élevés depuis des mois, traduisant l'usure de la défense antiaérienne ukrainienne, qui manque de systèmes occidentaux.

Hôpital pour enfants visé

A Kiev, où deux centres médicaux ont été atteints, dont un important établissement pour enfants, on comptabilisait au moins 17 morts à la mi-journée. Onze personnes ont aussi été tuées dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), dont 10 dans la seule ville de Kryvyï Rig, et trois de plus près de la ligne de front dans l'est, à Pokrovsk, d'après les différentes autorités. Plus de 100 personnes ont été blessées.

"Un des plus importants hôpitaux pour enfants d'Europe", celui d'Okhmatdyt, a été endommagé dans la capitale, a dénoncé M. Zelensky sur X. "La Russie ne peut soutenir qu'elle ignore où tombent ses missiles et doit être tenue pour pleinement responsable", a-t-il ajouté. Selon les services de sécurité ukrainiens, deux soignants ont été tués dans cet hôpital et sept enfants ont été blessés.

Moscou dément, assurant avoir visé et touché des "installations militaires" et affirmant que les images prouvent que les dégâts ont été causés par des chutes de missiles antiaériens ukrainiens. Une thèse écartée par les services de sécurité ukrainiens qui affirment que l'hôpital d'Okhmatdyt a été touché par un missile Kh-101/X-101, une arme mise en service en 2014.

Sur place, des centaines de personnes, secouristes, proches, policiers, se sont précipitées pour venir en aide aux victimes, déblayer, retrouver les leurs.

"Besoin d'une défense antiaérienne"

Quatre personnes ont en outre été tuées dans un autre centre médical de Kiev, dans le quartier de Dniprovskiï.

"Il est très important que le monde ne reste pas silencieux et que chacun voie ce que fait la Russie", a lancé M. Zelensky, à la veille d'un important sommet de l'Otan à Washington et à un moment où le Premier ministre indien Narendra Modi est à Moscou.

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a déploré que la Russie "cible sans pitié les civils ukrainiens", jugeant que "l'Ukraine a besoin d'une défense antiaérienne dès maintenant".

Actions "insensées"

Paris a parlé d'"actes barbares" à "ajouter à la liste des crimes de guerre dont la Russie devra rendre compte", tandis que Londres a dénoncé une "attaque épouvantable". La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Ukraine, Denise Brown, a "fermement condamné" ces actions "insensées" des militaires russes.

Au total, les Ukrainiens affirment que les Russes ont tiré 38 missiles, dont 30 ont été abattus. L'armée russe frappe régulièrement loin à l'intérieur du territoire ukrainien, visant en particulier des installations énergétiques et des usines et tuant des civils dans une stratégie qui vise, selon Kiev, à saper le moral des Ukrainiens.

Sous-stations électriques touchées

L'opérateur énergétique privé DTEK a de son côté fait savoir sur Telegram que trois de ses sous-stations électriques avaient été détruites ou endommagées à Kiev. Plusieurs sites industriels ont été atteints, d'après les autorités.

L'Ukraine ne dispose que d'un nombre limité de systèmes de défense antiaérienne et de munitions et en demande plus à ses alliés occidentaux.

Zelensky à Varsovie avant l'Otan -

Ces frappes surviennent à un moment où, sur la ligne de front, l'armée russe grignote du terrain depuis des mois et tente de profiter des difficultés de l'armée ukrainienne à regarnir ses rangs et à obtenir davantage d'armes et de munitions de la part des Occidentaux.

Ces attaques ont aussi lieu à la veille de la réunion de l'Otan aux Etats-unis, où il sera largement question du soutien fourni par cette alliance à Kiev mais aussi des incertitudes que font peser les élections américaines à venir et l'éventuelle victoire de Donald Trump.

Ce dernier a dit à plusieurs reprises qu'il mettrait un terme à la guerre dans des délais très courts, ce qui implicitement se ferait au détriment des Ukrainiens qui résistent à l'invasion russe depuis bientôt deux ans et demi.

Volodymyr Zelensky est arrivé lundi à Varsovie, avant d'aller à ce sommet à Washington. Il a signé un accord de sécurité avec le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Le chef du gouvernement indien Narendra Modi est quant à lui à Moscou. L'Inde, un allié traditionnel des Russes, n'a pas explicitement condamné l'offensive contre l'Ukraine et s'abstient de voter les résolutions de l'ONU contre la Russie.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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