Quincy Jones présente le concert de Stevie Wonder sur la scène de l'Auditorium Stravinski durant le 48e Montreux Jazz Festival, le 16 juillet 2014. (KEYSTONE/Valentin Flauraud)
Artisan de tubes planétaires de Frank Sinatra à Michael Jackson, le producteur américain et trompettiste de jazz Quincy Jones, dont la mort à 91 ans a été annoncée lundi, a marqué son époque en s'imposant comme un compositeur hors pair, à la carrière multirécompensée.
Dans un milieu où les producteurs travaillent le plus souvent dans l'ombre, le musicien, compositeur, arrangeur et producteur est l'un des rares à avoir pris la lumière, s'illustrant comme une référence de la musique américaine, période seconde moitié du XX2e siècle.
Il "s'est éteint paisiblement" à son domicile de Los Angeles en présence "de ses enfants, de ses frères et soeurs et de sa famille proche", a annoncé son attaché de presse Arnold Robinson dans un communiqué lundi.
"Bien qu'il s'agisse d'une perte incroyable pour notre famille, nous célébrons la grande vie qu'il a vécue et savons qu'il n'y en aura jamais aucun autre comme lui", a déclaré sa famille. "Grâce à sa musique et à son amour sans limite, le coeur de Quincy Jones battra pour l'éternité", a-t-elle ajouté.
La vie du compositeur flirte avec les belles histoires de l'Oncle Sam: né en 1933 dans une ville de Chicago frappée par la Grande Dépression, d'une mère atteinte de schizophrénie et d'un père charpentier, Quincy Delight Jones Jr., de son vrai nom, croise à 11 ans un piano. C'est une révélation, la première note de sa vie d'artiste.
Dans ses mémoires, il qualifie sa rencontre avec Ray Charles de "bénédiction", tant cet aîné, avec lequel il fraya adolescent dans les clubs locaux, le guida dans l'apprentissage de la musique.
Peu à peu les collaborations s'enchaînent, le rythme devient effréné: Quincy Jones composent pour des chanteurs d'univers différents, travaille régulièrement avec Frank Sinatra.
28 Grammy Awards
Son CV est déjà bien fourni quand il connaît le tournant définitif de sa carrière, en 1978, grâce à la rencontre avec Michael Jackson, qui cherche à explorer de nouvelles sonorités.
L'alchimie qui opère entre Jackson, Jones et l'ingénieur du son Bruce Swedien fait plus que des étincelles. Elle engendre les trois meilleurs albums du "King of pop": "Off the wall" (1979), "Bad" (1987) et surtout "Thriller" (1982), l'album le plus vendu de toute l'histoire, à plus de 100 millions d'exemplaires.
Travailleur éclectique et acharné, Quincy Jones a mis sa patte à plus de 400 disques et a été récompensé de 28 Grammy Awards, accédant au statut de légende vivante.
Il fut par ailleurs en 1961 le premier Afro-américain à accéder à un poste de direction dans l'industrie du disque, en prenant la vice-présidence du label Mercury Records.
A Montreux comme à la maison
"Quincy Jones est venu pour la première fois au MJF en 1990. Il en a été le coproducteur entre 1991 et 1993. C'était le début d'une grande amitié avec Claude Nobs qui l'appelait son 'frère d'une autre mère' ", s'est remémoré Mathieu Jaton.
En 1991, le duo organise un coup de maître, le concert de légende de Miles Davis qui décédera quelques semaines plus tard. Depuis, Quincy Jones est revenu chaque année, mettant sur pied de grandes soirées sur mesure avec des musiciens de tous les continents et générations: de Phil Collins à Petula Clark en passant par Al Jarreau, Herbie Hancock, Simply Red, ou encore Jon Batiste.
"Depuis la mort de Claude Nobs en 2013, Quincy a redoublé de présence et de disponibilité", raconte Mathieu Jaton. "En 2019, le concert de son 85e anniversaire avait réuni toute une jeune génération d'artistes, pour un moment très symbolique. Depuis le Covid, il n'est pas revenu, pour des raisons de santé".
"Tout comme Claude Nobs, Quincy avait une vision de la musique élargie et s'intéressait à tous les styles. C'était la qualité qui comptait. Il est le premier à avoir amené le hip hop à Montreux au début des années 90. Il a également donné une énorme crédibilité au festival", souligne le patron du MJF.
Quand Quincy Jones arrivait à Montreux, il déclarait "I'm back home". "Infatigable, il avait toujours des projets incroyables. Il allait aux jam sessions, aimait à découvrir les jeunes musiciens. Il a rencontré à Montreux des nouveaux talents, tels que Jacob Collier ou Alfredo Rodriguez, qu’il a pris sous son aile en tant que producteur et mentor. Il était toujours disponible", relève Mathieu Jaton.
TV et cinéma
Prolifique en musique comme en famille - il eut sept enfants - "Mr. Q" comme était surnommé ce touche-à-tout, s'était également tourné vers la production de films ("La couleur pourpre" de Steven Spielberg, 1985) et de séries comme "Le prince de Bel-Air", qui révéla Will Smith.
Engagé, le producteur réussit à rassembler une panel de stars, de Bob Dylan à Bruce Springsteen en passant par Cyndi Lauper, pour la chanson caritative à succès "We are the world" (1985) enregistrée par le "supergroupe" "USA for Africa" et dédiée à la lutte contre la famine en Ethiopie.
Graver dans la Constitution l'existence des seuls genres masculin ou féminin et la primauté du droit des enfants sur tous les autres: le Parlement hongrois a adopté lundi un amendement visant à restreindre encore les libertés des personnes LGBT+.
Le premier ministre nationaliste Viktor Orban, qui avait promis en mars "un grand nettoyage de Pâques" contre ses rivaux taxés de "punaises", a aussi fait adopter un texte s'attaquant aux binationaux, jugés "traîtres à la nation". En possible ligne de mire, le financier et philanthrope George Soros.
Avant le vote de cette révision approuvée à une large majorité de 140 voix contre 21, quelques dizaines de protestataires ont bloqué l'entrée du Parlement. Ils ont été rapidement délogés par la police mobilisée en nombre.
"Quand nous tentions d'entraver la première refonte de la Constitution" en 2011, "jamais nous n'aurions pensé être encore là 14 ans plus tard", a commenté sur place la députée d'opposition Timea Szabo.
Dans l'hémicycle, des élus ont déployé une banderole en signe de protestation, tandis qu'à l'extérieur du bâtiment des manifestants scandaient: "On ne se laissera pas" transformer en "Russie de Poutine".
"Poutinisme"
Revenu au pouvoir en 2010, Viktor Orban a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs et accélère sa course "illibérale", enhardi par la victoire de son allié Donald Trump, vers le "poutinisme", analyse Szabolcs Pek, du groupe de réflexion Iranytu Intezet.
"Personne n'y laisse la vie ici, mais le gouvernement réduit de plus en plus l'espace de l'opposition, des journalistes et de la société civile", dit-il.
En écho à un décret signé par le président américain Donald Trump, la Constitution va désormais préciser qu'une personne est "soit un homme, soit une femme".
Autre texte soumis au vote lundi, celui affirmant "la primauté du droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct sur tout autre droit".
Le gouvernement entend ainsi renforcer les bases légales de l'interdiction de la Marche des fiertés, décidée au nom de "la protection des enfants".
Depuis l'approbation mi-mars de cette loi, la capitale vit au rythme des manifestations: des milliers de personnes défilent et bloquent des ponts pendant des heures chaque semaine, et samedi une foule a protesté en gris pour symboliser l'uniformité souhaitée selon ses opposants par Viktor Orban.
Soros ciblé
Dans le viseur également, les binationaux qui menaceraient la sécurité en s'immisçant dans les affaires intérieures "sous le couvert d'ONG et de médias se disant indépendants".
Selon le texte, "la citoyenneté d'un Hongrois détenteur d'un autre passeport pourrait être suspendue", à l'exception des ressortissants de l'UE et de quelques autres pays européens. Une durée maximale de dix ans est prévue avec une expulsion à la clé pour ceux résidant en Hongrie.
Bête noire du pouvoir, le milliardaire de 94 ans George Soros, né à Budapest et naturalisé américain, pourrait en faire les frais.
Une trentaine de juristes ont dénoncé une mesure "sans précédent en droit international", qui peut "constituer une forme de bannissement et de traitement inhumain".
Sur le plan politique, Viktor Orban cherche à mobiliser son électorat et à courtiser l'extrême droite à l'approche des législatives du printemps 2026, selon l'expert Szabolcs Pek.
Une "frénésie" législative, dit-il, qui lui a permis de reprendre le contrôle de l'agenda, éclipsant "le débat sur les services publics défaillants ou les difficultés économiques".
Dans le même temps, le dirigeant tend "un piège" à son grand rival, Peter Magyar, dont le parti Tisza fait la course en tête selon plusieurs sondages.
Cet ancien haut fonctionnaire, longtemps marié à une ex-ministre de Viktor Orban, Judit Varga, s'est mué en critique virulent de la corruption et pose un défi sans précédent au pouvoir.
Mais il est contraint à un exercice d'équilibriste: soucieux de ménager certains électeurs, il n'a pas pris position sur les droits LGBT+, un silence qui pourrait, d'après M. Pek, détourner les plus progressistes vers d'autres partis d'opposition.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
La chanteuse américaine Katy Perry a effectué lundi un bref voyage entièrement féminin dans l'espace. Une aventure proposée par le multimilliardaire Jeff Bezos et réservée à quelques privilégiés.
Artiste incontournable de la pop américaine, Katy Perry s'est envolée à bord d'une fusée de Blue Origin, l'entreprise spatiale du fondateur d'Amazon, qui l'a emmenée à plus de 100 kilomètres d'altitude, avant de regagner la Terre. Elle a embarqué aux côtés de cinq autres femmes, dont Lauren Sanchez, la fiancée de M. Bezos.
Le décollage a eu lieu dans l'ouest du Texas peu après 08h30 locales (15h30 en Suisse). La fusée entièrement automatisée a décollé à la verticale et la capsule s'est détachée en vol, avant de retomber sur Terre freinée par des parachutes et un rétropropulseur.
Il s'agit du premier vol dans l'espace 100% féminin depuis celui, en solitaire, de la Soviétique Valentina Terechkova en 1963. Il s'agit également du onzième vol habité suborbital mené par Blue Origin, qui propose depuis plusieurs années déjà ces expériences de tourisme spatial - dont le prix n'est pas public - grâce à sa fusée New Shepard.
Lors de cette expérience d'une dizaine de minutes au total, les six passagères ont dépassé la ligne de Karman, qui marque à 100 kilomètres la frontière de l'espace selon une convention internationale.
Pour sa fille
Dans une récente interview accordée au magazine Elle, Katy Perry expliquait prendre part à cette aventure "pour (s)a fille Daisy", qu'elle a eue avec l'acteur britannique Orlando Bloom, "afin de l'inciter à ne jamais fixer de limites à ses rêves".
"Je suis tellement impatiente de voir l'inspiration et la lumière dans ses yeux lorsqu'elle verra la fusée partir et qu'elle retournera à l'école le lendemain en disant: 'Maman est allée dans l'espace'", déclarait la chanteuse de "California gurls", propulsée sur la scène internationale par son hit "I kissed a girl" sorti en 2008.
Dans une vidéo publiée au cours du week-end sur son compte Instagram, l'artiste de 40 ans dit voir des "signes" dans le nom de la capsule spatiale, "Tortoise" ("Tortue"), et de sa forme de "plume", deux surnoms que lui donne affectueusement sa mère.
"Il n'y a pas de coïncidences", affirme-t-elle. "Je suis tellement reconnaissante pour ces signes et pour sentir que quelque chose de plus grand que moi guide le navire".
Invités de marque
Lors de ce bref voyage en apesanteur, Katy Perry était entourée de Kerianne Flynn, productrice de films, d'Amanda Nguyen, fondatrice d'une ONG engagée dans le combat contre les violences sexuelles, d'Aisha Bowe, une ancienne scientifique de la Nasa, et de l'animatrice de télévision Gayle King.
L'entreprise Blue Origin a déjà emmené 52 personnes, dont d'autres célébrités comme William Shatner, qui incarnait le mythique capitaine Kirk dans la série Star Trek. Des invités de marque destinés à maintenir l'intérêt du public autour de ces vols, sur fond de concurrence entre plusieurs entreprises privées.
Le grand concurrent de Jeff Bezos dans ce domaine est Virgin Galactic, qui propose une expérience similaire de vol suborbital. Mais Blue Origin a également l'ambition d'aller plus loin et souhaite se positionner sur le marché des vols en orbite et concurrencer SpaceX d'Elon Musk. En janvier, elle a ainsi réussi son premier vol orbital non-habité, grâce à un lanceur bien plus puissant nommé New Glenn.
Goldman Sachs a dépassé les attentes au premier trimestre. La banque d'affaires américaine a affiché lundi des "performances solides" dans le courtage de matières premières, de devises et d'obligations (Fixed Income).
Pour le deuxième trimestre, "nous entrons (...) avec un environnement opérationnel radicalement différent par rapport au début de l'année", a toutefois prévenu David Solomon, patron de la banque, cité dans un communiqué. Entre janvier et mars, l'établissement a dégagé un chiffre d'affaires de 15,06 milliards de dollars (+6% sur un an) et un bénéfice net de 4,74 milliards (+17%).
Le consensus des analystes de FactSet tablait respectivement sur 14,76 et 4,03 milliards de dollars (3,31 milliards de francs). Rapporté par action, le bénéfice net ressort à 14,12 dollars contre 11,58 dollars un an plus tôt et un consensus de 12,32 dollars.
"Nos résultats solides ce trimestre illustrent le fait que pendant cette période de grandes incertitudes, nos clients se sont tournés vers Goldman Sachs pour réaliser leurs opérations et pour les conseiller", a commenté David Solomon. La banque, qui revendique la première place mondiale notamment concernant les fusions-acquisitions finalisées, a enregistré un chiffre d'affaires record dans sa branche Global Banking and Markets (fusions-acquisitions, entrées en Bourse, levées de capitaux).
En revanche, la gestion d'actifs et gestion de fortune a subi un repli de 3% de son chiffre d'affaires sur un an et de 22% par rapport au dernier trimestre de 2024. Une situation qui s'explique, selon Goldman Sachs, par des gains nets inférieurs dans le private equity (investissements dans des entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse) et par des pertes nettes supérieures dans les investissements publics.
Cela a été partiellement compensé par des commissions supérieures dans la banque privée et les prêts. Les actifs sous gestion ont grossi de 36 milliards de dollars nets, pour atteindre un record de 3173 milliards de dollars.
Au premier trimestre, le groupe a racheté pour 4,36 milliards de dollars de ses propres actions et versé 976 millions de dollars de dividendes à ses actionnaires. Son conseil d'administration a approuvé un nouveau programme de rachat d'actions d'un montant de 40 milliards. Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action Goldman Sachs progressait de 1,90%.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp
Des militants écologistes, dont Greta Thunberg, ont annoncé lundi qu'ils avaient l'intention de poursuivre leur action en justice contre l'Etat suédois pour inaction climatique. La Cour suprême avait rejeté leur plainte il y a deux mois.
La plainte contre l'Etat avait été déposée par un particulier et 300 personnes s'étaient jointes à lui dans le cadre d'un recours collectif sous le nom d'Aurora. La Cour suprême a déclaré en février qu'elle était irrecevable, soulignant les "exigences très élevées pour que des particuliers aient le droit de déposer une telle plainte" contre un Etat.
Toutefois, elle avait ajouté qu'"une association qui remplit certaines conditions peut avoir le droit d'intenter une action en justice sur le climat".
Obligations légales de l'Etat
Aurora a donc demandé au tribunal de district de Nacka, où la première plainte est toujours en instance, de pouvoir reprendre ces poursuites en tant qu'association. "Si le tribunal conclut que ce n'est pas possible, Aurora poursuivra à nouveau l'Etat en justice", a déclaré l'association dans un communiqué.
"D'une manière ou d'une autre, Aurora continue de porter devant les tribunaux suédois la question des obligations légales de l'Etat suédois dans le cadre de la crise climatique", ajoute-t-elle.
L'action en justice d'Aurora, la première du genre dans le pays, exigeait que la Suède prenne des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les limites de ce qui est "techniquement et économiquement faisable".
Une chance à ne pas "gâcher"
Le Conseil suédois de la politique climatique et l'Agence de protection de l'environnement ont tous deux récemment averti que les politiques du gouvernement de droite suédois entraîneraient une augmentation des émissions.
Ces deux organismes ont jugé que la Suède n'était pas sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs climatiques et respecter les engagements de l'Union européenne. La ministre suédoise du climat, Romina Pourmokhtari, a déclaré qu'elle n'était "pas particulièrement préoccupée" par ces rapports.
"Si des puissances riches, fortement émettrices et pleines de ressources comme l'Etat suédois agissent immédiatement pour changer fondamentalement leurs systèmes économiques, nous avons une chance de sortir de ces crises planétaires et de construire un monde durable et juste. Nous ne pouvons pas laisser l'Etat gâcher cette chance", a déclaré Ida Edling, porte-parole d'Aurora.
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait condamné la Suisse en avril 2024, estimant qu'elle ne faisait pas assez d'efforts pour lutter contre le changement climatique. En décembre 2019, la Cour suprême des Pays-Bas a ordonné au gouvernement de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25 % d'ici à 2020, dans une autre affaire historique portée par une ONG.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
Au moins 50 personnes ont été tuées dans deux attaques dimanche soir dans le centre du Nigeria, ont indiqué lundi à l'AFP un responsable de la Croix-Rouge et plusieurs habitants. Cette région est secouée par des affrontements meurtriers intercommunautaires récurrents.
"Je peux vous confirmer que 47 personnes sont mortes, 22 autres ont été blessées et transportées à l'hôpital, cinq maisons ont été brûlées ainsi que d'autres objets de valeur", a déclaré le représentant de la Croix Rouge, qui a souhaité garder l'anonymat.
Danjuma Dickson Auta, secrétaire national de l'association de développement des Irigwe, fait état du même bilan. Les violences "se sont déroulées vers 20h00, faisant 47 morts et de nombreux blessés", a-t-il déclaré.
Assaillants non identifiés
Les attaques ont eu lieu dans les villages de Zike and Kimakpa, dix jours après des attaques similaires qui ont fait plus de 40 morts dans la même zone. Situé entre le nord du Nigeria, majoritairement musulman, et le sud, majoritairement chrétien, l'Etat du Plateau est le théâtre de flambées de violences ethniques et religieuses régulières.
"Les assaillants non identifiés sont entrés dans le village et ont tiré à l'aveugle. Ils ont tué huit personnes, d'autres ont été blessées et des maisons ont également été incendiées", a indiqué Dorcas John, une habitante du village de Zike.
John Adamu, résident à Kimakpa, affirme également avoir entendu plusieurs coups de feu. "Ils ont quitté Zike pour se rendre à Kimakpa, où ils ont tué 39 personnes et d'autres ont été blessées", a-t-il déclaré.
"Menace existentielle"
Les autorités locales ont condamné les attaques sans donner de bilan dans l'immédiat. "Cette série d'attaques représente une menace existentielle pour la vie et la subsistance des habitants qui vivent paisiblement dans l'Etat", a dénoncé Joyce Ramnap, responsable de la communication de l'Etat du Plateau.
"C'est affligeant que, moins de deux semaines après la mort de nos concitoyens dans la municipalité de Bokkos, ce triste incident se produise dans une autre communauté", a-t-elle ajouté.
Attaques incessantes
La semaine dernière, des militaires ont retrouvé le corps décapité d'un éleveur peul de 16 ans, porté disparu dans la circonscription de Bassa. Son bétail avait été volé.
Avec l'augmentation de la population, la superficie des terres exploitées par les agriculteurs a augmenté, alors que les pâturages sont mis à rude épreuve par le changement climatique dans le nord-ouest et le centre du Nigeria. L'accaparement des terres, les tensions politiques et l'exploitation minière illégale aggravent les conflits.
L'enchaînement de meurtres suivis d'actes de représailles a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages, et se livrent également à des enlèvements de masse et à des pillages.
Une attaque dans le village de Ruwi, fin mars, dans des circonstances similaires à celles de mercredi, avait fait dix morts. Des hommes non identifiés "avaient surgi dans le village et tiré à plusieurs reprises", selon un responsable du village, Moses John.
La tension est montée dans l'Etat depuis que 200 personnes y ont été tuées en décembre 2023 lors d'une attaque contre un village à majorité chrétienne. En mai l'an dernier, une quarantaine de personnes avaient été tuées et des maisons avaient été incendiées dans la localité de Wase.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp