Le gouvernement israélien a voté dimanche une motion de défiance contre la procureure de l'Etat, Gali Baharav-Miara. Il s'agit de la première étape d'une procédure de destitution inédite voulue par l'exécutif, selon un communiqué du ministre de la Justice.
Cette décision intervient quelques jours après le limogeage par le gouvernement du chef du service de sécurité intérieure (Shin Bet), Ronen Bar. Gali Baharav-Miara avait émis des réserves sur sa révocation.
"Le gouvernement israélien a approuvé à l'unanimité une décision sans précédent proposée par le (...) ministre de la Justice, Yariv Levin, exprimant la défiance à l'égard de la conseillère juridique du gouvernement, Mme Gali Baharav-Miara", a-t-il affirmé dans un communiqué.
Selon la loi, le procureur de l'Etat est également conseiller juridique du gouvernement.
"Conduite inappropriée"
M. Levin a expliqué cette décision par "sa conduite inappropriée et des désaccords importants et prolongés entre le gouvernement et la conseillère juridique, créant une situation qui empêche une coopération efficace".
Le ministre de la Justice doit maintenant tenir des consultations pour mettre fin à son mandat. Gali Baharav-Miara a exclu de démissionner et a reçu le soutien du Parquet général.
"Exécutif sans limite"
Dans une lettre adressée au gouvernement dimanche, elle estime que la proposition de M. Levin "ne cherche pas à promouvoir la confiance mais la loyauté envers la direction politique. Ce n'est pas la promotion de la gouvernance, mais d'un pouvoir exécutif sans limites", dit-elle.
Le limogeage du chef du Shin Bet, Ronen Bar, a provoqué d'importantes manifestations dans le pays. La Cour suprême tiendra le 8 avril une audience pour examiner les recours déposés contre le limogeage de Ronen Bar.
Manifestation devant la Knesset
Une manifestation contre la destitution de la procureure générale a réuni plusieurs centaines de personnes dimanche devant la Knesset, le Parlement israélien et près de la résidence privée du Premier ministre à Jérusalem.
Les relations entre la procureure générale et le gouvernement se sont détériorées après l'arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahu fin 2022.
En décembre 2022, elle avait estimé que le projet de réforme de la justice porté par le gouvernement de Netanyahu menaçait de faire d'Israël une "démocratie qui en a le nom, mais pas l'essence". Cette réforme avait profondément divisé le pays au printemps 2023.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp