Les acteurs de l'industrie fluviale à Paris ont fait part lundi de leurs inquiétudes quant à l'ouverture de la baignade dans la Seine cet été, comme l'a promis la maire de Paris Anne Hidalgo. Cette décision risque selon eux de mettre la filière "en péril".
En héritage des JO, la mairie de Paris a commencé à aménager trois zones de baignade en plein Paris qui "empiètent sur les espaces de navigation actuellement utilisés par les entreprises de transport fluvial et les croisières touristiques", écrivent la Communauté portuaire de Paris (CPP) et Entreprises fluviales de France (E2F) dans un communiqué commun.
Le site du Bras Marie, au nord de l'île Saint Louis (rive droite), les inquiète particulièrement du fait de sa configuration: la navigation y est coupée en deux, l'une sur le bras principal, l'autre sur le Bras Marie, a expliqué à l'AFP Didier Leandri, président d'E2F qui regroupe 300 entreprises de croisière et de fret.
Les gros navires de marchandises passent sur le bras principal, le plus large, où un système de circulation alternée est en vigueur. "Si on ferme le bras Marie pour cause de baignade (pour des raisons de sécurité, NDLR), les navires de croisière devront passer par le bras principal et s'insérer dans une circulation alternée, ce qui créerait des embouteillages", anticipe Didier Leandri.
Pertes colossales
Le président de la CPP, Olivier Jamey, redoute "des pertes financières colossales" pour le secteur du tourisme fluvial "qui transporte chaque année 9 millions de passagers", dont la plupart en juillet et en août.
Les ralentissements auront en outre "nécessairement un impact sur le transport de marchandises cruciales", ajoute Didier Leandri.
Interrogée par l'AFP, la mairie de Paris a indiqué que des "discussions" étaient en cours avec "les acteurs concernés", pour "déterminer les horaires d'ouverture des sites, afin de rendre possible le partage de la Seine entre tous ses usagers".
Selon les responsables du transport fluvial, la mairie leur a présenté la semaine dernière un projet d'ouverture du Bras Marie à la baignade de 8 heures à 18 heures, alors qu'ils demandaient une fermeture à 12 heures.
"Cet horaire semblait acquis. On s'est sentis trahis", a fustigé Didier Leandri.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp