Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mardi que son pays reconnaîtrait l'État de Palestine en septembre, sauf si Israël prenait une série d'engagements, dont celui d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée.
"Je peux confirmer que le Royaume-Uni reconnaîtra l'État de Palestine d'ici à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, à moins que le gouvernement israélien ne prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la situation épouvantable à Gaza, convienne d'un cessez-le-feu et s'engage dans une paix durable et à long terme, ravivant la perspective d'une solution à deux États", a déclaré le dirigeant travailliste.
Il demande aussi à Israël de "permettre aux Nations unies de reprendre la fourniture d'aide et de s'engager à ce qu'il n'y ait pas d'annexions en Cisjordanie".
Le ministère israélien des Affaires étrangères a dans la foulée dit "rejeter" l'annonce de Londres, qualifiant "le changement de position du gouvernement britannique" de "récompense pour le Hamas".
Parallèlement, Downing Street a annoncé avoir procédé à des largages d'aide humanitaire sur la bande de Gaza, menacée de "famine", selon l'ONU.
Pression croissante
La pression s'est intensifiée ces derniers jours sur le dirigeant britannique, après l'annonce d'Emmanuel Macron jeudi que la France allait reconnaître un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, devenant ainsi le premier pays du G7 à le faire.
"J'ai toujours dit que nous reconnaîtrions un État palestinien comme une contribution à un véritable processus de paix, au moment où cela aurait le plus d'impact pour une solution à deux États. Maintenant que cette solution est menacée, c'est le moment d'agir", a poursuivi Keir Starmer à l'issue d'une réunion de son cabinet, qu'il avait rappelé mardi en urgence.
Il exige du Hamas la libération des otages restants - 27 des 49 ont été déclarés morts par l'armée israélienne - ainsi que la démilitarisation totale de ce mouvement, afin qu'il "ne joue plus aucun rôle clé" dans la bande de Gaza.
Starmer s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant l'annonce, lui disant que "la situation à Gaza était intolérable", a déclaré une porte-parole de Downing Street. "Il a exhorté le Premier ministre à prendre des mesures immédiates pour lever toutes les restrictions à l'accès à l'aide", a-t-elle ajouté dans un compte rendu de l'appel.
Starmer s'est également entretenu avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a "salué" l'annonce de la reconnaissance, a noté la porte-parole.
La veille, le président américain Donald Trump s'était abstenu de toute critique à propos d'une éventuelle reconnaissance, lors d'une conférence de presse dans son complexe de golf de Turnberry, en Ecosse.
Quand les journalistes lui avaient demandé si Keir Starmer devait céder à la pression croissante des députés britanniques et reconnaître l'Etat de Palestine comme la France, Trump avait simplement déclaré: "Je ne vais pas prendre position, ça ne me dérange pas que lui (Starmer) le fasse".
Reconnue par 142 pays
Selon le décompte et les vérifications de l'AFP, au moins 142 des 193 Etats membres de l'ONU, dont la France, reconnaissent l'Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.
Plus d'un tiers des députés britanniques avaient exhorté M. Starmer à emboîter le pas à Macron dans une lettre publiée vendredi. "La reconnaissance de l'Etat palestinien est une question de 'quand', et non de 'si'", avait indiqué mardi un porte-parole de Downing Street, quelques heures avant cette annonce, ajoutant que le Premier ministre cherchait "une route durable vers une solution à deux Etats".
Lors de sa visite d'Etat au Royaume-Uni le 10 juillet, Emmanuel Macron avait appelé Keir Starmer à une reconnaissance commune de la Palestine, soulignant "la nécessité d'unir nos voix à Paris, à Londres et partout ailleurs", avant de se résoudre à faire l'annonce en solitaire quinze jours plus tard.
"Ensemble (...) nous enrayons le cycle infini de la violence et rouvrons la perspective de la paix" dans la région, a salué le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot peu après l'annonce de Keir Starmer.
Le Labour, revenu au pouvoir au Royaume-Uni il y a un an après sa victoire aux élections législatives, s'était engagé dans son programme de campagne à "reconnaître un Etat palestinien comme contribution à un processus de paix renouvelé aboutissant à une solution à deux Etats".
En mai 2024, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège, rejointes un mois plus tard par la Slovénie, avaient déjà franchi le pas en Europe.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp