Le Kremlin a mis mardi en garde contre toute précipitation dans les discussions sur le règlement du conflit en Ukraine, à la veille d'une nouvelle rencontre entre Américains, Ukrainiens et Européens. La réunion vise à pousser un cessez-le-feu.
Le président américain Donald Trump, qui veut mettre un terme au plus vite à cette guerre "terrible et insensée", avait dit dimanche espérer un accord "dans la semaine" entre Moscou et Kiev, sans dévoiler les contours de cet engagement hypothétique.
Le locataire de la Maison Blanche semble s'impatienter et son secrétaire d'Etat, Marco Rubio, a mis la pression sur les deux belligérants la semaine dernière. Il a assuré que Washington pourrait "passer à autre chose" et se retirer des négociations si les Etats-Unis venaient à établir que la paix "n'est pas possible".
En attendant, Vladimir Poutine considère avoir de bonnes cartes entre les mains: malgré de lourdes pertes, son armée avance en Ukraine et contrôle près de 20% du territoire de son voisin, les forces ukrainiennes ont été quasiment entièrement repoussées de la région russe de Koursk, et Donald Trump a impulsé un rapprochement inattendu avec lui depuis mi-février, au grand dam des Occidentaux et de Kiev.
Demandes maximalistes
Ses demandes restent donc maximalistes: le président russe appelle à la reddition de l'Ukraine, son renoncement à rejoindre l'Otan et il demande que Moscou garde les cinq régions ukrainiennes que la Russie a annexées. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.
Plus largement, Vladimir Poutine aimerait parvenir à un accord sur une refonte de l'architecture sécuritaire en Europe, lui qui dénonce l'expansion de l'Otan aux frontières russes depuis la chute de l'URSS au début des années 1990.
En l'état, donc, le maître du Kremlin ne veut pas précipiter, comme l'a fait savoir son porte-parole Dmitri Peskov lundi: le règlement du conflit est "un sujet tellement complexe" qu'"il ne vaut probablement mieux pas fixer de délai serré".
Comprendre: Moscou ne veut pas "essayer de faire rentrer un règlement viable (du conflit) dans un court laps de temps".
Trump optimiste
Or, Donald Trump avait dit dimanche espérer "un accord cette semaine" entre Russes et Ukrainiens, dans un bref message qui ne précisait pas sur quoi le président américain fondait son optimisme soudain. Vendredi, il avait pourtant menacé de se retirer des négociations, faute de progrès rapides dans les discussions.
C'est dans ce contexte incertain qu'Américains, Ukrainiens, Britanniques et Français se retrouveront mercredi à Londres pour une deuxième série de réunions, selon un haut responsable ukrainien, après de premières discussions dans ce format inédit jeudi dernier à Paris.
Cette réunion dans la capitale française n'avait pas permis d'avancée majeure, mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi soir vouloir pousser mercredi pour "un cessez-le-feu sans conditions" - une proposition que Vladimir Poutine a pourtant ignorée une première fois en mars.
"Cela doit être le point de départ" vers "la paix", a martelé le chef de l'Etat ukrainien, qualifiant un tel arrêt des hostilités de "priorité absolue".
Plus tôt lundi, il avait aussi dit attendre "une réponse claire" de la Russie à sa proposition sur une nouvelle trêve concernant précisément les attaques contre les infrastructures civiles, après que Vladimir Poutine eut indiqué simplement vouloir "analyser" cette offre.
"Opération marketing"
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a répété mardi que le maître du Kremlin était "prêt à en discuter", mais Moscou veut "d'abord comprendre si la partie ukrainienne est prête" à un tel cessez-le-feu.
"Si nous parlons d'infrastructures civiles, nous devons clairement différencier les situations dans lesquelles ces infrastructures peuvent être utilisées à des fins militaires et celles dans lesquelles elles ne peuvent pas l'être", a-t-il relevé, deux jours après une trêve pascale annoncée par Vladimir Poutine.
Pendant le week-end, Moscou et Kiev se sont accusés mutuellement de l'avoir violée, et les alliés de l'Ukraine, comme la France, ont dénoncé une "opération marketing", de "séduction", vis-à-vis de l'imprévisible Donald Trump.
Reprise des frappes
Depuis, l'armée russe a repris ses frappes contre l'Ukraine et revendiqué mardi la prise d'une petite localité, Soukhaïa Balka, dans la région de Donetsk.
Des bombes guidées russes ont tué une personne et blessé 23 autres dans un quartier résidentiel de la ville méridionale de Zaporijjia, selon les secours ukrainiens.
Six autres ont été blessées à Kherson (sud), sept à Kharkiv et quatre à Koupiansk (nord-est), d'après les autorités ukrainiennes.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp