En 2022, la nouvelle crise née de la guerre en Ukraine met à l'épreuve les ménages de la classe moyenne et les personnes qui ne rentrent pas dans les dispositifs publics. L'augmentation de l'aide directe et privée tend à montrer une aggravation de la précarité, selon le CSP.
L’urgence sociale se poursuit en 2022, c’est le constat fait par le centre social protestant genevois et ses homologues romands. Après la pandémie, c’est la guerre en Ukraine et l’inflation qui mettent à l’épreuve les ménages de la classe moyenne inférieure. Alors que les indicateurs officiels sont en baisse, les CSP enregistrent une augmentation des personnes qui font appel à eux. Une situation paradoxale comme l’explique Caroline Regamey, responsable de politique sociale et recherches au CSP Vaud.
L’aide alimentaire et l’aide pour les vêtements de deuxième main a doublé à Genève depuis 2019.
Aide financière directe
Les CSP se retrouvent à aider financièrement les personnes alors que ce n'est pas leur tâche première. Dans le canton de Vaud, cette aide a doublé. Caroline Regamey.
L’inflation de 3,4% impacte tout le monde, mais elle pèse plus fortement sur les ménages de la classe moyenne inférieure. Alain Bolle, Directeur du CSP Genève.
De nombreuses personnes n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Une forme de résilience s'installe, ce qui inquiète les CSP. Caroline Regamey.
Les mesures prises par les autorités, fédérales et cantonales, ne suffisent pas selon les centres romands. L'AVS et l'AI ont été indexées mais pas au niveau du réel renchérissement.
Non recours et permis de séjour
Le non recours aux droits est courant. Les personnes par honte n'osent pas réclamer l'aide sociale et parfois par méconnaissance de leurs droits aussi. Les étrangers craignent de perdre leurs permis B ou C.
Parmi les recommandations des CSP, la création d'un observatoire de la précarité pour documenter ces constats.