L'annonce intervient alors que les deux parties étaient en train de négocier une reconduction du contrat. CARA affirme vendredi que la Poste comptait "réduire ses prestations", mais aussi imposer "sans consultation préalable" une nouvelle solution logicielle et un hébergement des données sur les serveurs de Microsoft Suisse, société soumise à la règlementation américaine.
"La proposition de Poste CH était donc inacceptable pour les cantons pour des questions techniques, financières et de protection des données", souligne CARA dans son communiqué.
Contactée par Keystone-ATS, la Poste assure que sa nouvelle plateforme pour le DEP est "sûre et éprouvée", mise à disposition par un fournisseur de logiciels européen reconnu dans la santé numérique (Trifork).
Quant à la question de l'hébergement des données, elles seront enregistrées "sous une forme hybride" dans le cloud de Microsoft en Suisse et dans les centres de calcul de la Poste. Celle-ci explique ainsi se conformer "strictement aux dispositions de la nouvelle loi fédérale sur la protection des données."
La Poste se défend également de ne pas avoir consulté son partenaire. Elle indique avoir informé sa clientèle, dont CARA, "il y a plusieurs mois déjà", sur le fait qu'elle devait "résilier les contrats actuels pour des raisons formelles, l'objectif étant de les adapter à la nouvelle technologie."
Alternatives
Pour faire face à cette situation, CARA dit avoir déjà "identifié des alternatives" pour disposer, au terme du contrat, d'une plateforme DEP. Pour l'heure, l'association financée par les cinq cantons romands ne donne pas d'informations supplémentaires sur ces "alternatives".
Elle estime toutefois que la continuité du service "devrait pouvoir être garantie" pour les quelque 30'000 utilisateurs et les 3600 institutions affiliées.
L'association précise encore qu'aucune démarche ne sera requise de la part des patients. "CARA travaille en étroite collaboration avec ses partenaires pour assurer une transition fluide et informera régulièrement les parties prenantes des avancées du processus", conclut-elle.
De son côté, la Poste relève qu'elle serait "désireuse de continuer à travailler avec CARA", mais qu'elle comprend que tous les acteurs examinent "l'ensemble des options disponibles, dans la mesure où les normes techniques de la Confédération ne sont pas encore clairement définies. "