Des communes et associations de riverains attaquent au Tribunal Administratif Fédéral le nouveau règlement d'exploitation de l'aéroport de Genève. Celui-ci fixe notamment une limite de bruit admissible et introduit un système de quotas pour les vols retardés après 22h00. Les recourants dénoncent les nuisances provoquées par les avions.
Ils ne veulent pas d'une exploitation débridée de l'aéroport de Genève. Une vingtaine de communes genevoises, vaudoises et françaises, ainsi que 34 associations et des riverains attaquent le développement de l'aéroport de Genève. Ils ont déposé un recours auprès du Tribunal Administratif Fédéral (TAF) contre le règlement d'exploitation de la plateforme aéroportuaire. Celui-ci fixe notamment une limite de bruit admissible et introduit un système de quotas pour les vols retardés après 22h00. Des éléments que dénonce Lisa Mazzone, présidente de la CARPE (Coordination régionale pour un aéroport urbain respectueux de la population et de l'environnement).
Deux éléments majeurs les poussent à amener le dossier devant les juges fédéraux. D'une part, le nouveau règlement exposerait environ 30'000 personnes vivant dans le territoire à des nuisances sonores trop élevées. D'autre part, il induit, sur le plan de l'aménagement, qu'une partie de la rive droite devient inconstructible. Ecoutez Mathias Buschbeck, président de l'association transfrontalière des communes riveraines de l'Aéroport de Genève (ACTR-AIG).
Le nouveau règlement prévoit ainsi que l'aéroport de Genève accueille 25 millions de passagers par an dès 2030 et une hausse globale du nombre de vols de 18%.
Un règlement à l'encontre des objectifs climatiques
Pendant des années, l'aéroport a été dépassé par son succès fondé sur l'aviation "low cost", a expliqué devant les médias Jean-Daniel Borgeaud, l'avocat qui va défendre le recours devant le TAF. Une évolution est incompatible avec les objectifs de diminution d'émissions de CO2 que se sont fixés cantons et Confédération selon Léna Nussbaumer-Laghzaoui, membre de l'association Avocats pour le climat.
La Chambre genevoise immobilière s'est associée au recours de la CARPE et des organisations de riverains ATCR et ARAG. Tout en rappelant l'importance économique de l'aéroport, son secrétaire général Christophe Ameunier a indiqué que dans le périmètre touché par la courbe de bruit, la valeur des immeubles va se dégrader.
De plus, certaines parcelles vont devenir inconstructibles. Des projets vont être abandonnés, alors que Genève continue de souffrir d'une pénurie de logements. Selon Alain Rosset, président de l'Association des riverains de l'aéroport (ARAG), 80% du territoire de la commune de Genthod va devenir inconstructible.
Le nouveau règlement d'exploitation de l'Aéroport de Genève a été accepté par le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) en novembre dernier. Il est l'aboutissement d'un processus qui a commencé en 2013 entre les services fédéraux, le canton de Genève et l'aéroport.
MH avec Keystone-ATS