Genève perd de son attractivité, selon une étude de l’institut CREA à Lausanne. Fiscalité trop importante, Etat trop gourmand en personnel et mobilité figurent parmi les causes de son déclin.
Genève est un canton qui souffre d’un manque d’attractivité, selon une étude de l’institut CREA de l’HEC Lausanne. Commandée par la Fondation pour l’attractivité de Genève (FLAG), l’étude a comparé le canton du bout du lac à 4 autres cantons, dont Zurich et Vaud. Elle montre que la fiscalité est plus importante qu’ailleurs pour les personnes physiques surtout pour les hauts et très hauts revenus. Dans le collimateur aussi, la dette jugée abyssale par rapport aux autres cantons et une fonction publique coûteuse et trop nombreuse. Mathieu Grobéty, directeur exécutif de l’institut CREA et économiste, l'auteur de l’étude.
L’étude montre également un problème évident de mobilité, qui ne se retrouve pas à Bâle et à Zurich pourtant confronté aux mêmes enjeux pendulaires. Le logement et son absence de vacances est aussi visé.
Enfin, le secteur de l’innovation n’est pas assez dynamique : trop peu de Start-up s’installent à Genève. Un ensemble de facteurs qui font craindre pour le futur de Genève, le président de la Fondation pour l'attractivité de Genève, Gilbert Ghostine.
Quatre domaines ont été analysés par l'étude de l'institut CREA, les finances publiques, la fiscalité, l'innovation, la durabilité et les infrastructures. Comparaison a ensuite été faite avec les autres cantons.
Dette et fonction publique
Le taux d'endettement genevois est ainsi plus important à Genève. La dette représente le 45% du PIB, alors que dans les autres cantons, la dette représente en moyenne 18 %. En cause, l'endettement pour financer la Caisse de pension des fonctionnaires, mais aussi une fonction publique gourmande en personnel. Elle serait de 15% plus importante que dans le canton de Vaud. avec 57 fonctionnaires pour 1000 habitants contre un peu plus de 49 dans le canton de Vaud. La réaction de Renaud de Planta, membre du Conseil de la Fondation pour l'attractivité de Genève.
Enfin, les dépenses publiques par résident sont aussi parmi les plus importantes de Suisse, pour la formation, la santé et la sécurité sociale.
Pyramide fiscale déséquilibrée
L'étude pointe le danger d'une pyramide fiscale déséquilibrée au niveau des personnes physiques, 15% de la population assure le 70% des impôts sur le revenu. Dans le canton de Vaud, par exemple, le 26% assure le même montant d'impôt. La crainte: que les contribuables aux très hauts revenus (plus de CHF 500'000.-) ne quittent Genève. L'impôt sur la fortune est également le plus élevé de Suisse. Ecoutez Renaud de Planta, membre du Conseil de la Fondation pour l'attractivité de Genève et associé du groupe Pictet.
Une fortune de 10 millions de francs nette paie 94'000 francs d'impôts alors que dans le canton de Vaud, le contribuable paiera 75'000 francs.
Pas assez de Start up
Le secteur de l'innovation se développe trop peu, selon l'étude de CREA, qui ne représente qu'un emploi sur cinq à Genève. L'attractivité n'est pas assez forte pour les Start-up. Le taux d'investissement dans ces jeunes pousses est de 0,24% alors qu'il est de 0,47% à Zurich et de 0,67% dans le canton de Vaud. Selon la FLAG, une étude complémentaire devrait analyser les raisons de ce manque d'innovation, fiscalité, éloignement du reste de la Suisse sont parmi les raisons.
Une autre étude de la FLAG présentée en septembre avait interrogé 52 entreprises genevoises qui employaient 30'000 personnes.