La Chine a publié lundi une série d'indicateurs économiques en demi-teinte pour les deux premiers mois de l'année, signe d'une trajectoire toujours hésitante de son économie malgré les efforts des autorités pour relancer la consommation.
Pékin cherche depuis des mois à restaurer la confiance des consommateurs et des milieux économiques, fragilisée par une crise persistante du secteur immobilier et dans un contexte de tensions commerciales ravivées avec Washington.
Les données publiées lundi par le Bureau national des statistiques (BNS) offrent en ce sens quelques signaux positifs: les ventes au détail, un indicateur clé du moral des consommateurs, ont progressé de 4 % sur un an en janvier et février.
"Grâce aux effets soutenus des politiques macroéconomiques, l'économie nationale a maintenu un développement nouveau et positif", affirme le BNS dans un communiqué.
Le BNS reconnaît néanmoins que "la demande intérieure effective est faible, et certaines entreprises rencontrent des difficultés de production et d'exploitation", a-t-il averti.
"Les bases d'une reprise économique soutenue et d'une croissance durable ne sont pas suffisamment solides", ajoute-t-il.
Le taux de chômage urbain, principal indicateur de l'emploi en Chine, a ainsi grimpé à 5,4 % en février, soit une hausse de 0,2 points par rapport au mois précédent.
Il s'agit de son plus haut niveau depuis deux ans, supérieur aux 5,1 % anticipés par l'agence Bloomberg.
Autre point alarmant, un des indices signale que seuls deux des 70 plus grandes villes chinoises ont enregistré une hausse annuelle du prix des logements neufs en février.
Signaux contrastés
Le BNS combine chaque année les données de janvier et février pour éviter les distorsions liées aux congés du Nouvel An lunaire.
Sur cette période, la production industrielle a progressé de 5,9 % par rapport à l'année passée, contre 6,2 % en décembre.
Pékin a annoncé début mars un objectif de croissance de 5 % pour cette année, - similaire à l'an dernier.
Ce chiffre est jugé ambitieux par de nombreux économistes, notamment au regard de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump.
Depuis son investiture en janvier, M. Trump a imposé une hausse de 20 % des droits de douane sur tous les produits chinois entrant sur le sol américain.
Les responsables chinois sont dans ce contexte sous pression pour réduire la dépendance de l'économie aux exportations, notamment en stimulant la consommation intérieure.
"L'environnement international va devenir plus complexe et difficile", a reconnu Fu Linghui, porte-parole du BNS, lors d'une conférence de presse lundi.
"Mais la tendance générale à la coopération internationale et aux bénéfices partagés ne changera pas", a-t-il ajouté.
L'Etat-parti chinois a dévoilé dimanche un plan d'action pour stimuler la demande, comprenant plusieurs réformes dans le secteur du logement et des subventions pour la garde d'enfants.
"Les données macroéconomiques publiées aujourd'hui envoient des signaux contrastés", analyse dans une note Zhiwei Zhang, président et économiste en chef de Pinpoint Asset Management.
Les chiffres de la production industrielle et des ventes au détail "sont cohérents et ont dépassé les attentes", relève-t-il.
Mais la hausse du chômage à son plus haut niveau en deux ans était "inattendue", ajoute M. Zhang.
Le chômage étant généralement un indicateur dont l'impact est décalé dans le temps, il pourrait toutefois diminuer "si une politique budgétaire plus proactive parvient à soutenir l'activité dans les mois à venir", relève l'expert.
Mais "le risque pour l'économie reste l'impact des nouveaux droits de douane américains sur les exportations chinoises, qui devrait se refléter dans les données commerciales des prochains mois".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp