L'armée a repris mercredi le contrôle de l'aéroport de Khartoum après avoir chassé les paramilitaires d'une grande partie de la capitale du Soudan. Elle a ainsi infligé un nouveau revers à ses adversaires, a indiqué une source militaire.
Les troupes ont "sécurisé complètement" l'aéroport international, où les paramilitaires étaient positionnés, a déclaré à l'AFP la source militaire.
Elles ont également "encerclé la zone stratégique de Jebel Awliya", le dernier grand bastion des Forces de soutien rapide (FSR) dans la région de Khartoum, "depuis le nord, le sud et l'est", a-t-elle ajouté, sous couvert de l'anonymat.
L'armée a lancé en janvier une offensive pour reprendre la capitale après en voir été chassée par les FSR après le début de la guerre en avril 2023.
Dizaines de milliers de morts
Cette guerre, qui oppose les paramilitaires des FSR de Mohamed Hamdane Daglo à l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, deux anciens alliés devenus rivaux, a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure.
Vendredi dernier, l'armée a repris le palais présidentiel à Khartoum. Elle a ensuite lancé une "opération de nettoyage" visant à chasser les paramilitaires des principales institutions de la capitale, reprenant samedi la banque centrale, le siège des services de renseignement et le Musée national.
Deux sources médicales ont indiqué à l'AFP que les FSR avaient évacué l'hôpital Tamayoz, situé juste au sud de l'aéroport, qu'elles utilisaient depuis le début de la guerre pour soigner leurs combattants.
"Le quartier est complètement déserté par les FSR depuis mercredi soir", a déclaré à l'AFP Ossama Abdel Qader, un habitant du quartier voisin de Sahafa.
Dernière liaison pour les paramilitaires
L'armée a également sécurisé mercredi les deux côtés du pont Manshiya qui traverse le Nil Bleu à Khartoum, ne laissant aux FSR que le pont de Jebel Awliya pour battre en retraite de la zone.
Selon des témoins et des militants, interrogés ces derniers jours par l'AFP, les paramilitaires se sont retirés, vers le sud de Khartoum apparemment en direction de Jebel Awliya.
Pour les FSR, le pont Jebel Awliya, qui traverse le Nil Blanc, est la dernière liaison pour rejoindre l'ouest du pays depuis la capitale, notamment vers le Darfour, une région presque entièrement sous leur contrôle.
Pires atrocités au Darfour
La vaste région du Darfour a été le théâtre de certaines des pires atrocités de la guerre: des bombardements avec des barils explosifs sur des zones civiles, des attaques des paramilitaires sur des camps de déplacés touchés par la famine et des violences ethniques.
El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, est la seule capitale provinciale du Darfour qui échappe aux FSR. Les paramilitaires assiègent El-Facher depuis dix mois et mènent régulièrement des attaques contre les camps de déplacés l'entourant.
Situation inversée au profit de l'armée
Après un an et demi de revers, la situation s'est inversée à la fin 2024 au profit de l'armée, à la faveur d'une contre-offensive dans le centre du Soudan qui a délogé les FSR de leurs bastions.
Des analystes ont averti que les gains de l'armée, bien qu'importants, ne mettront probablement pas fin à la guerre, où les deux belligérants sont accusés de crimes de guerre contre les civils, notamment les bombardements aveugles de marchés et de quartiers habités.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp