La compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn est restée dans le rouge en 2024 et compte sur le plan géant d'investissements adopté par le Parlement pour accélérer sa modernisation, une tâche titanesque chiffrée à 150 milliards d'euros (142,9 milliards de francs).
En 2024, le groupe détenu à 100% par l'État a certes réduit sa perte nette à 1,8 milliard d'euros, contre 2,7 milliards l'an passé, selon des résultats annuels publiés jeudi, mais le rail allemand reste sur la corde raide, pressé d'investir pour rattraper des décennies d'inaction tout en restant criblé de dettes.
"La Deutsche Bahn traverse sa plus grande crise depuis 30 ans", plombée par ses infrastructures vieillissantes, a résumé le PDG Richard Lutz en conférence de presse.
Le taux de ponctualité des trains, sujet éternel de raillerie et de critiques en Allemagne, s'est encore aggravé en 2024 et est tombée sous la barre des 90%.
Seulement 62,5% des trains longue distance sont arrivés à l'heure l'an dernier, contre 64,0% en 2023.
Un important plan de rénovation des rails, des gares et des ponts détenus par la compagnie ferroviaire a été adopté fin 2024 par la Deutsche Bahn.
L'an dernier, ses dépenses d'investissement ont atteint le montant record de 18,2 milliards d'euros.
"Pour la première fois depuis de nombreuses années, nous avons pu arrêter le vieillissement de nos installations", a assuré le PDG.
Richard Lutz a aussi salué le plan d'investissement de 500 milliards d'euros sur 12 ans adopté par le Parlement allemand, "une partie de la solution" aux problèmes de l'entreprise.
"Nous avons attendu si longtemps que ce signal soit envoyé", a remercié Richard Lutz, promettant de "construire les capacités correspondantes" à ce fonds spécial.
Selon lui, environ 150 milliards d'euros sont nécessaires pour mener à bien les projets d'extension et de numérisation du rail en Allemagne.
Parallèlement, Deutsche Bahn a réduit son endettement de 4,1% à 32,6 milliards d'euros en 2024.
Pour éponger sa dette, l'exploitant veut se recentrer sur ses activités ferroviaires, comme en témoigne la cession de sa pépite logistique Schenker en septembre pour 14,3 milliards d'euros.
DB va aussi supprimer 10'000 postes d'ici fin 2027, principalement dans l'administration.
Le chiffre d'affaires de Deutsche Bahn s'est établi l'an dernier à 26,2 milliards d'euros, en légère hausse de 0,4%.
Première source de revenus pour la DB, les trains régionaux ont enregistré une hausse de 5,9% de leurs ventes, tandis que celles du fret ont reculé de 3,2%.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp