Des frappes israéliennes sans précédent depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 19 janvier ont fait mardi au moins 220 morts à Gaza, a annoncé la défense civile du territoire palestinien. Le mouvement islamiste Hamas a accusé Israël de "reprendre la guerre".
Les forces de défense israélienne et l'agence de sécurité intérieure ont revendiqué "des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l'organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza", dans un communiqué commun sur le réseau social Telegram.
Les frappes ont fait "au moins 220 morts [...] pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées", a déclaré le porte-parole de la défense civile de Gaza, une organisation de premiers secours dépendant du Hamas.
Ces bombardements, décidés par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la défense Israël Katz, font "suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu'à son rejet de toutes les propositions qu'il a reçues de l'envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs", a indiqué le gouvernement israélien.
"Condamnation à mort" des otages
"Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue", a souligné la même source. La présidence des Etats-Unis a déclaré avoir été consultée par Israël en amont des frappes.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a accusé M. Netanyahou de "torpiller" la trêve et de vouloir "sacrifier" les otages. Le dirigeant israélien "a décidé de reprendre la guerre d'extermination dans laquelle il voit une bouée de sauvetage pour les crises internes" que traverse Israël, a souligné l'organisation islamiste dans un communiqué.
"La décision de Netanyahou de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers [les otages aux mains du Hamas ou de ses alliés, ndlr] et une condamnation à mort à leur encontre", ajoute le texte.
Sur des images diffusées par l'AFP, on peut voir plusieurs personnes blessées être transportées dans la précipitation sur des brancards à l'hôpital Nasser de Khan Younès.
"Aussi longtemps que nécessaire"
Selon M. Bassal, 103 morts ont été recensés dans les morgues d'hôpitaux à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, 70 à Gaza-ville, les 47 autres se répartissant en divers endroits du territoire.
Selon un responsable israélien qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, ces frappes "préventives" ont visé "des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes".
Celles-ci sont menées en vue d'empêcher le Hamas de "reconstituer des forces et de se réarmer", a-t-il ajouté. L'offensive se poursuivra "aussi longtemps que nécessaire" et s'étendra au-delà du seul recours à des frappes aériennes, a souligné cette source.
La défense passive a par ailleurs annoncé qu'il n'y aurait pas d'école "jusqu'à nouvel ordre" en Israël dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.
Le Hamas a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir en urgence et à adopter une résolution pour contraindre Israël à "cesser l'agression" et retirer ses troupes de toute la bande de Gaza. Une réunion du conseil, prévue avant les bombardements, est censée se dérouler mardi à 10h00 (15h00 en Suisse) à New York.
Négociations au point mort
Dimanche, Israël avait annoncé l'envoi de négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages.
La veille, M. Netanyahou avait "donné instruction" à ses négociateurs "de se préparer à la poursuite des discussions" en vue de la deuxième phase de la trêve, selon son bureau, afin d'obtenir "la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts".
Arraché par les pays médiateurs (Qatar, Egypte, Etats-Unis), l'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.
Durant la première phase de l'accord de trêve, qui a expiré le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages, incluant huit morts, et Israël a libéré environ 1800 détenus palestiniens. Mais les négociations sont depuis lors restées au point mort.
Le Hamas a réclamé de passer aux négociations sur la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide et la libération des derniers otages.
Israël, pour sa part, souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation totale" du territoire et le départ du Hamas.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp