Une frappe russe de missiles sur un centre-ville bondé en ce dimanche des Rameaux a tué au moins 34 personnes et blessé près d'une centaine d'autres à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, selon les secours locaux.
Cette attaque contre des civils, qui intervient deux jours après la visite d'un haut responsable américain en Russie, est la frappe la plus meurtrière depuis des mois en Ukraine et notamment la reprise de contact entre Washington et Moscou initiée mi-février par le président américain Donald Trump.
"La Russie a frappé le centre-ville avec des missiles balistiques. Juste au moment où il y avait beaucoup de gens dans la rue", ont indiqué les services de secours ukrainiens sur les réseaux sociaux.
Selon cette source, le dernier bilan, à 18h00 (17h00 en Suisse), est d'au moins 34 morts, dont deux enfants, et de 117 blessés, dont 15 enfants.
Les gens ont été blessés "en plein milieu de la rue, dans des voitures, les transports en commun, les maisons", décrivent les services d'urgence, alors que les opérations de secours se poursuivent.
Les autorités locales de Soumy ont publié des images de corps étendus dans la rue et de personnes courant se mettre à l'abri, de voitures en flammes et de civils blessés à terre.
"Criminels de guerre"
L'attaque a eu lieu "un jour où les gens vont à l'église: le dimanche des Rameaux... Seuls des salauds peuvent faire cela", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il a appelé à "faire pression" sur la Russie pour "arrêter la guerre".
"Sans une pression vraiment forte, sans un soutien adéquat pour l'Ukraine, la Russie continuera à mener cette guerre", a-t-il déclaré sur Telegram, en accusant son homologue russe Vladimir Poutine d'avoir "ignoré la proposition américaine d'un cessez-le-feu total et inconditionnel".
Sur Telegram, le chef des renseignements militaires ukrainiens (GUR), Kyrylo Boudanov, a affirmé que la Russie avait utilisé "deux missiles balistiques Iskander-M/KN-23".
Condamnations
Plusieurs dirigeants européens alliés de Kiev ont également réagi. Le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné une "attaque barbare", tandis que la Première ministre italienne Giorgia Meloni a déploré une frappe "horrible et lâche" qui "contredit tout engagement réel en faveur de la paix".
"Cette guerre, chacun sait que c'est la Russie, seule, qui l'a voulue. Aujourd'hui, il est clair que c'est la Russie qui, seule, choisit de la poursuivre", a fustigé pour sa part, sur X, le président français Emmanuel Macron, appelant à "des mesures fortes" pour imposer une trêve à Moscou.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est dit lui "consterné" et a exigé que Vladimir Poutine "accepte" une trêve immédiate et sans conditions.
L'ambassade de Suisse à Kiev s'est jointe aux condamnations, présentant ses condoléances aux familles des nombreuses victimes innocentes et des blessés. Les civils ne doivent en aucun cas être pris pour cible. Le droit humanitaire international doit être respecté, écrit l'ambassade de Suisse sur le réseau social X.
Pression croissante
L'attaque est intervenue deux jours après la rencontre à Saint-Petersbourg entre l'émissaire américain Steve Witkoff et le président russe Vladimir Poutine. Et malgré le mécontentement exprimé publiquement par le président américain Donald Trump à l'égard de Moscou ce mois-ci, pour avoir "bombardé comme des fous" en Ukraine.
La Russie a attaqué l'Ukraine sans relâche ces dernières semaines malgré la pression de Trump pour que le conflit prenne fin.
Au début du mois d'avril, une attaque russe contre la ville de Kryvyi Rig (centre) a tué 18 personnes, dont neuf enfants, et choqué tout le pays.
Parallèlement, les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes du gouvernement russe. Kiev et des capitales occidentales soupçonnent la Russie, dont l'armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner à dessein les discussions.
En mars, Washington avait proposé un cessez-le-feu inconditionnel. Mais Vladimir Poutine n'avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s'est pas concrétisée.
Soumy est proche de la frontière russe et subit une pression croissante depuis que Moscou a repoussé une grande partie des troupes ukrainiennes de la région voisine russe de Koursk.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp