Une frappe russe de missiles sur un centre-ville bondé en ce dimanche des Rameaux a tué au moins 32 personnes et blessé près d'une centaine d'autres à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, selon les secours locaux.
Cette attaque contre des civils, qui intervient deux jours après la visite d'un haut responsable américain en Russie, est la frappe la plus meurtrière depuis des mois en Ukraine et notamment la reprise de contact entre Washington et Moscou initiée mi-février par le président américain Donald Trump.
"La Russie a frappé le centre-ville avec des missiles balistiques. Juste au moment où il y avait beaucoup de gens dans la rue", ont indiqué les services de secours ukrainiens sur les réseaux sociaux.
Selon cette source, le dernier bilan, à 14h10 (13h10 en Suisse), fait état d'au moins 32 morts, dont deux enfants, et de 84 blessés, dont dix enfants.
Les gens ont été blessés "en plein milieu de la rue, dans des voitures, les transports en commun, les maisons", décrivent les services d'urgence, alors que les opérations de secours se poursuivent.
Les autorités locales de Soumy ont publié des images de corps étendus dans la rue et de personnes courant se mettre à l'abri, de voitures en flammes et de civils blessés à terre.
"Criminels de guerre"
L'attaque a eu lieu "un jour où les gens vont à l'église: le dimanche des Rameaux... Seuls des salauds peuvent faire cela", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il a appelé à "faire pression" sur la Russie pour "arrêter la guerre".
"Sans une pression vraiment forte, sans un soutien adéquat pour l'Ukraine, la Russie continuera à mener cette guerre", a-t-il déclaré sur Telegram, en accusant son homologue russe Vladimir Poutine d'avoir "ignoré la proposition américaine d'un cessez-le-feu total et inconditionnel".
Sur Telegram, le chef des renseignements militaires ukrainiens (GUR), Kyrylo Boudanov, a affirmé que la Russie avait utilisé "deux missiles balistiques Iskander-M/KN-23".
Il a accusé les 112e et 448e brigades russes de missiles d'avoir mené cette frappe et a appelé à punir les "criminels de guerre": "ceux qui donnent les ordres et ceux qui lancent les missiles".
Sur X, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déploré après cette frappe "un exemple horrible de l'intensification des frappes de la Russie alors que l'Ukraine a accepté une trêve".
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui dénoncé sur X l'"attaque de missile russe criminelle sur le centre ville de Soumy". "La Russie poursuit sa campagne de violence, montrant une fois de plus que cette guerre n'existe et ne dure que parce qu'elle le décide", a-t-il ajouté.
Pression croissante
L'attaque est intervenue deux jours après la rencontre à Saint-Petersbourg entre l'émissaire américain Steve Witkoff et le président russe Vladimir Poutine. Et malgré le mécontentement exprimé publiquement par le président américain Donald Trump à l'égard de Moscou ce mois-ci, pour avoir "bombardé comme des fous" en Ukraine.
La Russie a attaqué l'Ukraine sans relâche ces dernières semaines malgré la pression de Trump pour que le conflit prenne fin.
Au début du mois d'avril, une attaque russe contre la ville de Kryvyi Rig (centre) a tué 18 personnes, dont neuf enfants, et choqué tout le pays.
Parallèlement, les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes du gouvernement russe. Kiev et des capitales occidentales soupçonnent la Russie, dont l'armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner à dessein les discussions.
En mars, Washington avait proposé un cessez-le-feu inconditionnel. Mais Vladimir Poutine n'avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s'est pas concrétisée.
Soumy est proche de la frontière russe et subit une pression croissante depuis que Moscou a repoussé une grande partie des troupes ukrainiennes de la région voisine russe de Koursk.
Cette ville a jusqu'à présent été épargnée par l'intensité des combats observée plus au sud dans la région de Donetsk, mais Kiev avertit depuis des semaines que Moscou pourrait y lancer une offensive.
La Russie avait revendiqué jeudi la prise d'un village dans la région frontalière de Soumy, ce qui constituerait une rare avancée dans cette zone du nord-est de l'Ukraine dont ses troupes avaient dû se retirer au printemps 2022.
Le commandant des armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, avait affirmé mercredi que les Russes avaient entamé "il y a quelque jours" des offensives dans les régions de Soumy et de Kharkiv, également dans le nord-est, pour créer des "zones tampons" et ainsi éviter de nouvelles incursions ukrainiennes.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp