Le Hamas a annoncé mardi un nouveau bilan d'"au moins 330 morts" dans les attaques israéliennes lancées dans la nuit sur la bande de Gaza, d'une violence sans précédent depuis le début de la trêve le 19 janvier. Il s'agit en majorité de femmes et d'enfants.
"Le ministère de la Santé a également enregistré des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique" à la suite de ces frappes, a indiqué à l'AFP le directeur du ministère, Mohammed Zaqout.
Le Hamas a accusé Israël de "reprendre la guerre", en violation de l'accord du 19 janvier. Ce pays fait état lui "de frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l'organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza",
Ces bombardements, décidés par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la défense Israël Katz, font "suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu'à son rejet de toutes les propositions qu'il a reçues de l'envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs", a indiqué le gouvernement israélien.
Ces propositions reviennent sur l'accord conclu le 19 janvier entre les deux parties.
"Condamnation à mort" des otages
"Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue", a déclaré le gouvernement. La présidence des Etats-Unis a déclaré avoir été consultée par Israël en amont des attaques sur l'enclave dévastée.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a accusé Netanyahou de "torpiller" la trêve et de vouloir "sacrifier" les otages. Le dirigeant israélien "a décidé de reprendre la guerre d'extermination dans laquelle il voit une bouée de sauvetage pour les crises internes" que traverse Israël, a souligné l'organisation dans un communiqué.
"La décision de Netanyahou de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers [les otages aux mains du Hamas ou de ses alliés, ndlr] et une condamnation à mort à leur encontre", ajoute-t-elle.
Sur des images diffusées par l'AFP, on peut voir plusieurs personnes blessées être transportées dans la précipitation sur des brancards à l'hôpital Nasser de Khan Younès.
"Aussi longtemps que nécessaire"
Selon un responsable israélien qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, ces attaques, dites "préventives", ont visé "des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes".
Celles-ci sont menées en vue d'empêcher le Hamas de "reconstituer des forces et de se réarmer", a-t-il ajouté. L'offensive se poursuivra "aussi longtemps que nécessaire" et s'étendra au-delà du seul recours à des frappes aériennes, a souligné cette source.
Le Hamas a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir en urgence et à adopter une résolution pour contraindre Israël à "cesser l'agression" et retirer ses troupes de toute la bande de Gaza. Une réunion du conseil, prévue avant les bombardements, est censée se dérouler mardi à 10h00 (15h00 en Suisse) à New York.
Négociations au point mort
Dimanche, Israël avait annoncé l'envoi de négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages.
La veille, Benjamin Netanyahou avait "donné instruction" à ses négociateurs "de se préparer à la poursuite des discussions" en vue de la deuxième phase de la trêve, selon son bureau, afin d'obtenir "la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts".
Arraché par les pays médiateurs (Qatar, Egypte, Etats-Unis), l'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.
Durant la première phase de l'accord de trêve, qui a expiré le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages, incluant huit morts, et Israël a libéré environ 1800 détenus palestiniens. Mais les négociations sont depuis lors restées au point mort.
Le Hamas a réclamé de passer aux négociations sur la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide et la libération des derniers otages.
Israël, pour sa part, souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation totale" du territoire et le départ du Hamas.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp