L'armée israélienne a lancé dimanche une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où elle a appelé une partie des habitants à évacuer. Elle a également poursuivi ses opérations dans le nord, cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu avec le Hamas.
Cette reprise des opérations militaires dans le territoire palestinien, qui a fait depuis mardi plus de 520 morts selon la Défense civile de Gaza, coïncide avec de nouvelles frappes meurtrières au Liban contre le Hezbollah pro-iranien, tandis que l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir intercepté un missile provenant du Yémen.
L'armée a lancé dimanche matin sur le réseau social X un appel à évacuer aux habitants du quartier Tel al-Sultan dans la ville de Rafah, où elle a dit avoir lancé "une offensive pour frapper des organisations terroristes". Le même message est inscrit sur des affichettes larguées par drone sur le quartier, a constaté l'AFP.
Désaccords persistants
Au printemps 2024, l'armée israélienne avait déjà mené une offensive de grande ampleur sur cette ville frontalière avec l'Egypte, où s'étaient massés des centaines de milliers d'habitants du territoire palestinien assiégé, déplacés par les combats plus au nord.
Après plusieurs semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve entrée en vigueur le 19 janvier, Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars. Il a repris ses bombardements sur Gaza, avant de renvoyer des soldats au sol dans des zones évacuées pendant la trêve.
"Les mains vides"
Ces opérations ont contraint des milliers de Gazaouis, déjà déplacés par 15 mois de guerre, à fuir à nouveau au milieu des ruines. "Je suis venu chercher du riz pour les enfants, mais il n'y en a plus et je rentre chez moi les mains vides", raconte Saed Abou al-Jidyan, un déplacé originaire de Beit Lahia (nord), venu en vain chercher de la nourriture auprès d'une organisation caritative à Khan Younès (sud).
"Nous sommes dans le mois du ramadan, qui est un mois béni et les personnes qui viennent ici le font par nécessité", a ajouté Iman al-Bardawil, une femme déplacée elle aussi depuis le nord.
Responsable du Hamas tué
Le gouvernement israélien cherche à forcer le mouvement islamiste palestinien à rendre les 58 otages encore retenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.
Israël avait coupé l'entrée de l'aide humanitaire le 2 mars, puis cessé de fournir en électricité la principale station de dessalement d'eau, aggravant une situation déjà catastrophique pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza.
Dans la nuit, une frappe israélienne a tué un haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, et sa femme dans un campement de Al-Mawasi, dans la région de Khan Younès, a confirmé dimanche le Hamas.
L'armée israélienne a aussi dit avoir lancé des opérations à Beit Hanoun, dans le nord du territoire palestinien. "Au cours de l'opération, des avions de chasse ont frappé plusieurs cibles du Hamas", a-t-elle précisé.
Escalade au Liban
En parallèle, Israël a mené samedi des frappes au Liban, qui ont fait huit morts selon les autorités, après l'interception de roquettes tirées depuis ce pays.
Cette escalade est la plus violente depuis le début, le 27 novembre, du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Ce dernier avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le Hamas au début de la guerre à Gaza.
Dimanche, l'agence officielle libanaise Ani a rapporté qu'Israël avait mené une attaque de drone contre une voiture dans le sud du Liban, faisant état d'un nombre de victimes non précisé. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde samedi contre le risque d'une nouvelle guerre "aux conséquences désastreuses".
Tirs houthis
Alliés eux aussi du Hamas, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont repris leurs tirs sur Israël, interrompus pendant la trêve, et promis de les intensifier tant que les frappes sur Gaza se poursuivraient.
L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir intercepté un missile en provenance du Yémen, dont les Houthis contrôlent une grande partie, après que des sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs régions du pays.
Les Houthis ont de leur côté signalé plusieurs attaques américaines sur le Yémen depuis un bombardement mené le 15 mars par les Etats-Unis, qui a fait 53 morts selon les rebelles.
Samedi soir, la chaîne de télévision des Houthis a rapporté des frappes sur l'aéroport international de Hodeida, dans l'ouest du pays.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp