Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi la capture de deux ressortissants chinois qui combattaient au sein de l'armée russe en Ukraine. Il a exhorté les Occidentaux à "réagir" face à "l'implication" de la Chine.
C'est la première fois que l'Ukraine affirme avoir découvert des Chinois participant aux hostilités sur son sol depuis le début de l'invasion russe il y a trois ans.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a déclaré sur X avoir convoqué le chargé d'affaires chinois à Kiev pour "exiger des explications".
"Nous avons capturé des militaires chinois sur le territoire ukrainien", a dit M. Zelensky au cours d'une conférence de presse, précisant qu'ils ont été faits prisonniers dans la région de Donetsk, dans l'est, au cours d'un affrontement auquel ont pris part six militaires chinois près du village de Bilogorivka.
"Nous avons des documents de ces prisonniers, des cartes bancaires, des données personnelles", a-t-il ajouté sur les réseaux sociaux, diffusant une courte vidéo censée montrer l'un de ces soldats chinois présumés.
Sur ces images, un jeune homme en treillis aux traits asiatiques et aux mains liées tente de décrire à son interlocuteur hors champ ce qui semble être un combat auquel il a participé. On l'entend prononcer le mot "commander" (commandant en anglais).
"Implication de la Chine"
"Nous avons des informations selon lesquelles il y aurait beaucoup plus de citoyens chinois dans les unités de l'occupant que seulement deux", a poursuivi le chef de l'Etat ukrainien. Et de dénoncer "l'implication de la Chine dans cette guerre en Europe, directement ou indirectement", et d'appeler à une "réaction des Etats-Unis, de l'Europe et de tous ceux dans le monde qui veulent la paix".
La capture de soldats chinois présumés "remet en cause la position déclarée de la Chine en faveur de la paix et sape la crédibilité de Pékin en tant que membre permanent responsable du Conseil de sécurité des Nations unies", a renchéri son ministre des Affaires étrangères.
Des ressortissants de nombreux pays combattent dans les armées respectives des deux belligérants dans cette guerre, les Russes ayant affirmé avoir notamment fait prisonniers ces dernières années des Colombiens, des Britanniques ou encore des Américains et des Australiens.
En décembre, Kiev avait déjà annoncé la capture de Nord-Coréens qui luttaient contre les Ukrainiens dans la région russe de Koursk, dont les forces ukrainiennes occupent une partie - de plus en plus restreinte - depuis août 2024.
Selon l'Ukraine, la Corée du Sud et les Occidentaux, la Corée du Nord avait envoyé des milliers de ses soldats pour épauler l'armée russe dans ce territoire.
La Chine se présente comme une partie neutre et un médiateur potentiel dans ce conflit mais elle reste un allié politique et économique clé de la Russie, au point que les Occidentaux l'ont qualifiée de "facilitateur décisif" de l'invasion russe - qu'elle n'a jamais condamnée.
Chine, Iran, Corée du Nord
La coopération diplomatique et économique entre Pékin et Moscou s'est intensifiée depuis la vaste offensive russe déclenchée contre l'Ukraine en février 2022 et les sanctions occidentales imposées en représailles à la Russie.
La Chine est notamment accusée de l'aider à les contourner, lui permettant d'acquérir les composants technologiques nécessaires à la production d'armements.
"Il s'agit d'un nouveau pays qui soutient militairement l'invasion de l'Ukraine par la Russie, aux côtés de la Russie, après l'Iran et l'armée nord-coréenne", a dénoncé M. Zelensky.
Il est reproché par Kiev à l'Iran de fournir des drones explosifs Shahed et des missiles de courte portée à l'armée russe pour la guerre en Ukraine, ce que Téhéran dément.
Le gouvernement ukrainien assure également que Pyongyang livre des munitions et des missiles à la Russie pour l'aider dans ce conflit.
Signe du rapprochement entre la Russie, l'Iran et la Chine, des représentants de ces trois Etats doivent avoir mardi à Moscou des consultations sur le dossier du nucléaire iranien, au moment où le président américain Donald Trump veut engager des négociations directes avec Téhéran.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp