"Comme nous nous y attendions, les chiffres ont diminué durant les fêtes. Mais malheureusement, ils restent bien trop élevés, il n'y a donc pas beaucoup de place pour l'optimisme aujourd'hui", a lancé Patrick Mathys, responsable de la section Gestion de crise et collaboration internationale à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), lors du traditionnel point de presse.
Mardi, 4197 nouveaux cas ont été enregistrés. Le taux de positivité tourne toujours autour de 13%. Concernant la mutation du virus, "nous devons réagir maintenant. Nous ne pouvons pas éviter une dissémination, mais la ralentir", a poursuivi Patrick Mathys.
Grisons, Zurich et Valais
Actuellement, cinq cas de la nouvelle souche britannique et deux de la variante sud-africaine ont été détectés en Suisse, notamment dans les cantons des Grisons, de Zurich et du Valais, qui a annoncé un cas aujourd'hui.
Par jour, ce sont 200 à 300 séquençages de cas positifs qui sont analysés, soit environ 1% des cas positifs. Il s'agit d'augmenter la cadence, selon M. Mathys, afin de mieux comprendre quelles variantes circulent et quelle influence elles ont sur la pandémie. Il existe des possibilités du côté des laboratoires universitaires. Mais le travail de séquençage prend beaucoup de temps.
Interrogé sur un éventuel relâchement des mesures en vigueur, Patrick Mathys a prévenu: il est trop tôt. Le nombre de tests a trop diminué ces derniers jours pour qu'on ait des données suffisament fiables à disposition. Mais au final, c'est le Conseil fédéral qui prendra ses décisions.
Test, traçage, vaccin
Le nombre de nouvelles infections au coronavirus reste bien trop élevé en Suisse, a martelé lui aussi Martin Ackermann, président de la task force scientifique: "Avec 80 décès par jour, nous sommes au 7e rang mondial". La situation reste également très tendue dans les hôpitaux.
En Suisse, il faudrait tester beaucoup plus, surtout dans les régions où l'on pense que la nouvelle variante du virus circule. Autre recommandation du président de la task force, une intensification des traçages.
Les capacités de tests dans les cantons sont bonnes et elles seront encore étendues, a souligné Linda Nartey, médecin cantonale de Berne et vice-présidente de l'association des médecins cantonaux. Quant au traçage, certains cantons se contentent d'un suivi minimum, dans d'autres il est beaucoup plus poussé.
Télétravail et écoles
Les capacités vaccinales seront mises en place en janvier et différents défis sont à relever. Il est important de pouvoir vacciner rapidement. A ce sujet, il n'y aura pas en Suisse de registre des personnes vaccinées ou non vaccinées, a souligné Patrick Mathys.
Outre la vaccination, il y a encore du potentiel, selon M. Ackermann: encourager davantage le télétravail, ou prendre des mesures pour éviter la propagation dans les écoles suite aux fêtes, par exemple en repoussant la rentrée scolaire au 11 janvier, comme l'ont déjà décidé certains cantons.
Armée en action
De son côté, l'armée suisse est encore active en appui du personnel médical dans les cantons de Schaffhouse, Bâle et du Tessin, a indiqué le brigadier Raynald Droz, chef d’état-major du commandement des opérations. Ces engagements devraient se poursuivre jusqu'à la mi-janvier 2021.
Au total, l'armée a répondu à 30 demandes d'appui durant la deuxième vague de Covid-19, alors qu'elle en a refusé 22 et que sept ont été spontanément retirées. En tout, 711 militaires et 483 volontaires ont été impliqués ces 56 derniers jours.
Interrogé sur les écoles de recrues dont le début est prévu le 18 janvier, le brigadier a souligné que les personnes présentant des symptômes n'entreront pas en service. Il a également précisé que tout le monde - entre 12'000 et 15'000 personnes - sera testé durant les deux premiers jours.