Le Hamas s'est dit samedi prêt à un accord pour la libération en une fois de tous les otages encore retenus à Gaza. Il accepterait une trêve de cinq ans avec Israël, dont l'armée a de nouveau frappé le territoire palestinien, y faisant au moins 19 morts.
Le même jour au Caire, une délégation du Hamas devait rencontrer les médiateurs égyptiens pour tenter de trouver une issue à la guerre déclenchée par l'attaque des commandos du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.
Le Hamas "est prêt pour un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens, ndlr) en une seule opération et pour une trêve de cinq ans", a déclaré, sous couvert de l'anonymat, un de ses responsables à l'AFP.
Le mouvement avait rejeté le 17 avril une proposition israélienne prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7-Octobre.
Le Hamas demande un accord incluant un arrêt des hostilités, un retrait complet des troupes israéliennes, l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et l'entrée d'aide humanitaire dans Gaza, où les 2,4 millions d'habitants font face, selon l'ONU, à la famine et à de graves pénuries sanitaires.
Israël réclame de son côté le retour de tous les otages et le désarmement du Hamas, qu'il s'est juré d'anéantir.
"Garanties internationales"
Mahmoud Mardawi, un dirigeant du Hamas, a répété samedi vouloir un "accord global" et qui contiendrait des "garanties internationales".
Israël "peut reprendre la guerre après un accord partiel, mais ne pourra pas le faire après un accord global assorti de garanties internationales", a-t-il dit dans un communiqué. "Nous exigerons que ces garanties soient incluses dans tout accord".
Selon la Défense civile palestinienne, au moins 19 personnes ont été tuées dans la matinée dans la bande de Gaza, où Israël a repris depuis le 18 mars son offensive militaire, après deux mois de trêve, affirmant vouloir contraindre le Hamas à libérer les otages.
Dix d'entre elles sont mortes dans le bombardement d'une maison de la ville de Gaza (nord), qui a aussi laissé de nombreuses autres personnes sous les décombres, a déclaré à l'AFP un responsable de la Défense civile, Mohammed al-Moughair.
Sous les décombres
Des images de l'AFP sur place montrent des Palestiniens découpant, à la lumière de torches, la structure métallique du bâtiment et retirant au moins un corps des décombres. Une jeune fille, le front bandé, se tient là, visiblement abasourdie.
"Tout le monde dormait avec ses enfants, et sans aucun avertissement, nous avons vu la maison s'effondrer sur nous", a témoigné une membre de la famille, Oum Walid al-Khour.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire, mais a indiqué avoir frappé quelque "1800 cibles terroristes" et tué "des centaines de terroristes" depuis le 18 mars.
Mourir "à petit feu"
Israël bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d'aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, dont les 2,4 millions d'habitants, pour la plupart déplacés au moins une fois par le conflit.
Vendredi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir livré "ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds", lesquelles "devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours".
Samedi, les images de l'AFP montraient des Palestiniens faisant la queue dans une cuisine communautaire à Nuseirat (centre) pour remplir leurs gamelles de haricots à la sauce tomate.
"C'est tragique. Il n'y a pas de nourriture dans les cuisines solidaires, il n'y a pas de nourriture sur les marchés", confiait Wael Odeh, un Palestinien déplacé.
Les habitants de Gaza "meurent à petit feu", a déploré Jonathan Whittall, directeur du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
"Ils sont en train d'être étouffés (...) Il ne s'agit pas seulement de besoins humanitaires, mais aussi de dignité. Il y a une atteinte à la dignité des personnes", a-t-il dit à la presse.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp