Florian Clivaz est un coach et manager comblé. Ses protégées Ditaji et Mujinga Kambundji ont fait le plein de confiance lors des Européens en salle.
Les deux soeurs rêvent désormais de podium à Nanjing, théâtre de vendredi à dimanche prochain des championnats du monde en salle.
"Elles commencent à nous habituer à l'exceptionnel", lâche Florian Clivaz lorsqu'on lui demande si les performances de Ditaji (1re du 60 m haies en 7''67, nouveau record d'Europe et meilleure performance mondiale 2025) et de Mujinga Kambundji (2e du 60 m en 7''02) aux Championnats d'Europe d'Apeldoorn ont pu l'étonner.
"Elles ne sont visiblement pas faites comme nous! Elles brillent toujours quand il le faut. Avec elles, on ne se demande bientôt plus si elles vont performer, mais plutôt à quel point elles le feront", poursuit l'ancien sprinter, qui s'est confié par téléphone à Keystone-ATS la semaine dernière.
"En compétition, avec l'adrénaline, c'est là qu'elles s'expriment le mieux", souligne le Valaisan, tout de même surpris par ce qu'a montré la cadette à Apeldoorn: "Elle a progressé dans tous les domaines depuis septembre. Mais c'est une chose de le montrer à l'entraînement, et une autre de le prouver en compétition."
Ditaji Kambundji (22 ans) a même fait son entrée dans la cour des très grandes à Apeldoorn en signant le 2e meilleur temps de l'histoire sur 60 m haies, derrière le record du monde de la Bahaméenne Devynne Charlton (7''65, réalisé l'an dernier). "Ce chrono est énorme", se réjouit Florian Clivaz.
"Mécanique de précision"
Pour Mujinga Kambundji (32 ans), l'euphorie n'est évidemment pas aussi grande. La Bernoise a déjà couru plus vite: elle co-détient le 4e chrono de l'histoire (6''96, à 0''04 du record du monde) depuis son sacre mondial en salle à Belgrade en 2022.
"Mujinga (red: qui a été battue pour 0''01 par l'Italienne Zaynab Dosso à Apeldoorn) n'a logiquement pas fait une course aussi exceptionnelle que Ditaji", concède Florian Clivaz, conscient qu'il y a bien mieux à faire notamment dans la mise en train. Alors qu'elle détient le deuxième temps de l'année.
S'il s'agit de savourer ces nouvelles médailles internationales, pas question toutefois de se reposer sur ses lauriers. "Il n'y a pas eu de champagne ni de fiesta", se marre Florian Clivaz. "On a en revanche pris un moment avec toute l'équipe pour se dire qu'on avait réalisé quelque chose de bien", précise-t-il.
"Avec si peu de temps entre les Européens et les Mondiaux, on doit vite passer à autre chose malgré toutes les émotions vécues", rappelle-t-il. "A Nanjing, elles vont monter en intensité à l'entraînement, en se concentrant sur les détails. C'est de la mécanique de précision", compare-t-il.
La récupération, physiquement comme mentalement, est bien sûr primordiale. Mais "ne rien faire n'aide pas à récupérer plus rapidement", explique Clivaz. "Un entraînement spécifique à la récupération est nécessaire."
"Ditaji doit viser haut"
En Chine, en l'absence de plusieurs cadors américaines ou jamaïcaines, le premier objectif sera de se hisser en finale. "On espère deux médailles, mais on ne peut pas compenser la moindre erreur sur une si courte distance. Et si elles sont en finale, elles voudront le titre", déclare Florian Clivaz.
"Avec un chrono comme celui d'Apeldoorn et en tant que deuxième performeuse de l'histoire, Ditaji doit viser haut", enchaîne-t-il. Personne n'a il est vrai couru aussi vite en 2025 parmi les engagées. Pas même la recordwoman du monde Devynne Charlton, qui n'a pour l'heure pas fait mieux que 7''83 cette saison.
"Mais Ditaji doit digérer son exploit. Une telle performance laisse des traces", tempère-t-il. C'est là que la synergie et l'harmonie entre les soeurs peuvent faire la différence: "Ditaji amène sa fraîcheur et une motivation nouvelle. Mujinga apporte elle toute son expérience", qui doit profiter tant à l'aînée, qui se sait capable de se sublimer, qu'à la cadette, qui doit désormais confirmer.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats