Le président des Etats-Unis Donald Trump impose depuis mercredi matin à des dizaines de partenaires commerciaux une nouvelle salve de droits de douane à l'importation, dont un taux monumental de plus de 100% à la Chine,
Cette surtaxe à l'importation provoque une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales. Celle frappant la Suisse se monte à 31%.
Ces nouvelles barrières commerciales - par exemple de 20% pour l'Union européenne - a fait replonger les Bourses en Asie. Pour la Chine, la Maison Blanche a rendu public un décret présidentiel "amendé" faisant grimper de "34%" à "84%" la taxation qui sera perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin. Si on y ajoute les 20% déjà en vigueur, cela porte à 104% le taux imposé à l'Empire du Milieu depuis 06h00.
Un niveau totalement prohibitif. "La Chine n'acceptera jamais cela", avait menacé mardi un porte-parole du ministère du Commerce, après que la deuxième puissance mondiale eut répliqué par une hausse de 34 points de ses droits de douane sur les produits importés des Etats-Unis à compter de jeudi.
Affolement
Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée. Vers 04h30 à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei s'est enfonçait de 2,62%, après avoir lâché jusqu'à 3,5%. A Séoul, l'indice Kospi a reculé de 0,6%. La Bourse de Sydney a baissé de 0,84%, celle de Taipei de 2%. Les places chinoises souffrent également: -2% à Hong Kong, -0,86% à Shanghai et -1% à Shenzhen.
Le pétrole a accéléré son plongeon - au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril - et le won sud-coréen a glissé jusqu'à un niveau jamais atteint depuis 2009. La Corée du Sud est très dépendante de ses exportations, surtout pour ses automobiles qui se vendent énormément sur l'immense marché de son allié américain.
En urgence, Séoul a annoncé mercredi une aide de deux milliards de dollars pour soutenir ses constructeurs, à la suite de l'imposition d'une taxation américaine supplémentaire de 25%. Première banque centrale à agir contre les droits de douane, l'institution de la Nouvelle-Zélande a réduit ses taux d'intérêt de 25 points de base à 3,5%
A l'échelle mondiale, une première salve de droits de douane supplémentaires de 10% est entrée en vigueur samedi sur l'ensemble des importations des Etats-Unis. A l'exception des 104% contre la Chine, les nouveaux droits d'entrée américains frappent depuis 06h00 quelque 60 partenaires commerciaux avec un taux allant de 11% à 50%, comme l'UE à 20% ou le Vietnam à 46%.
Face à la panique boursière, M. Trump se veut lui rassurant. Il a promis mardi soir "des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture", d'abord avec les alliés militaires de l'Amérique, Japon et Corée du Sud en tête. Lors d'un dîner avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l'ordre économique libéral mondial s'est félicité que des dizaines d'Etats - y compris Pékin d'après lui - "fassent tout" pour trouver un accord Washington.
"Lécher le cul"
"Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul", a-t-il plastronné. Pour l'UE, première partenaire commerciale des Etats-Unis, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a exhorté à "éviter l'escalade", lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang.
Tout en plaidant pour "une résolution négociée". L'UE devrait présenter sa réponse "en début de semaine prochaine", selon un porte-parole. Mais selon une liste consultée par l'AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25% que Bruxelles propose d'imposer sur des produits américains.
Pour le président français Emmanuel Macron, "l'objectif est d'arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision". Considérée comme plus proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni a annoncé mardi soir qu'elle se rendrait à Washington le 17 avril.
Après un rebond des places mondiales mardi, l'indice Dow Jones avait terminé en baisse de 0,84%. Paris avait auparavant regagné 2,50%, Londres 2,71% et Tokyo 6,02%. Alors que le yuan "offshore", la monnaie chinoise circulant hors du pays, est tombé à son plus bas niveau depuis 2010, la guerre commerciale pourrait saper l'économie mondiale, avec des risques d'inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp