En 2024, le bostryche typographe, l'espèce de scolytes la plus agressive pour les épicéas, a causé moins de dommages en Suisse que l'année précédente. C'est ce qu'indique le bilan annuel de l'Institut fédéral de recherches WSL.
L'été dernier, le nombre d'épicéas abattus dans le cadre d'exploitations forcées estivales dans l'ensemble de la Suisse a diminué d'environ 13% par rapport à 2023. Par exploitation forcée, on entend l'abattage et la valorisation à court terme et non planifiés d'arbres infestés par des scolytes.
Au cours de la même période, le nombre de foyers d'infestation, c'est-à-dire de peuplements forestiers infestés par le typographe, a diminué de 3%. Le volume total de bois endommagé en 2024 est estimé à 622'850 mètres cubes, contre 713'210 mètres cubes en 2023, a indiqué l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).
Le calme n'est toutefois pas revenu partout. Une très grande quantité de bois infesté est actuellement signalée dans le Jura vaudois, une région où la situation s'est nettement aggravée au cours des trois dernières années. Les sécheresses estivales répétées, favorisées par des sols peu profonds et donc rapidement desséchés, ont probablement contribué à cette augmentation.
Trois générations
L'année dernière, la température moyenne était supérieure de 1,4 °C à celle des années 1991-2020. En particulier, l'hiver a été exceptionnellement doux, ce qui a permis aux typographes hivernant à basse altitude de prendre leur envol dès la mi-mars, selon ce rapport établi par Protection de la forêt suisse, un service spécialisé du WSL.
Malgré un printemps frais et des mois de mai et juin plutôt humides, la chaleur en juillet et en août a permis aux insectes de produire une troisième génération en fin de saison. Bien que l'été ait été plus sec dans certaines zones, la bonne disponibilité en eau au début de l'année a réduit le stress hydrique des épicéas au cours de l'année.
Les épicéas en bonne santé peuvent produire plus de résine. Or, les écoulements de résine représentent le principal mécanisme de défense de l'arbre contre les intrus. Cela pourrait avoir contribué à la stabilisation de la situation du typographe observée dans de nombreuses régions.
Pas de levée de l'alerte
L'évolution des dommages que causera le typographe en 2025 dépendra fortement des conditions météorologiques. En particulier, les dommages dus à des tempêtes ou à la pression de la neige offrent des conditions de reproduction idéales aux insectes.
Si les épicéas infestés ne sont pas évacués à temps, l'infestation risque de se propager aux arbres sains. De plus, le stress hydrique estival, qui devrait être plus fréquent et intense en raison du changement climatique, pourrait diminuer encore la résistance des arbres et ainsi intensifier la dynamique d'infestation.
Malgré cette accalmie, il n'en reste pas moins que ces dix dernières années, la forêt suisse a beaucoup souffert d’événements extrêmes tels que chaleur, sécheresse, tempêtes et ravageurs. Elle est sous pression, voire dans un état critique à certains endroits, comme l'indiquait le rapport forestier 2025 publié mardi.
Selon ce document établi tous les dix ans, les événements météorologiques extrêmes ont été plus nombreux au cours des dix dernières années, notamment sous l’effet des changements climatiques.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats