Direction la rue Pierre Fatio, Edouard Amoiel nous emmène chez Roberto, une institution qui fête ses 80 ans d’existence. Un record, une prouesse, une aventure transalpine des plus passionnantes.
Cette famille a un parcours hors du commun. Elle quitte le nord de l’Italie à la fin du 19ème siècle pour la Suisse. «Mon grand-père Carlo s’est arrêté à Genève parce qu’il n’avait pas assez d’argent pour s’offrir un billet de train jusqu’à Paris. Dès son arrivée, il a fait venir ses frères et c’est à ce moment que tout a commencé», raconte Marietta Carugati, fille de l’illustre Roberto. Le clan s’installe dans la cité de Calvin et ouvre successivement le Milan et le Bologne, premiers établissements italiens dédiés à la gastronomie transalpine. Né en 1912 à Genève, Roberto Carugati est un artiste dans l'âme. Il ouvre en 1945 son premier restaurant, alors situé rue de la Madeleine. Le lieu est vétuste mais authentique. Les amis du patron viennent tout d’abord jouer aux cartes avant de déguster un risotto au safran servi sur le pouce.
Transmission naturelle
La jeune génération, Eleonora et Alexandre reprennent le flambeau même si la mamma, Marietta Carugati veille au grain! C’est avec beaucoup de modestie, d’humilité et de retenue que la famille souffle les 80 bougies de son histoire ancrée dans le cœur des Genevois. A l’annonce de ce chiffre si symbolique, l’émotion prend le dessus et le mot fierté est de sortie... mais de courte durée. «Je n’arrive pas à me sentir fière, je travaille... c’est tout, et je m’efforce, avec mes enfants, de le faire le mieux possible. Cet anniversaire je le dédie à mon père», résume Marietta.
Retrouvez les restos d’Edouard chaque jeudi à 11h20 dans l’émission Il suffit de demander.