Le retour du canton de Vaud dans les chiffres rouges n'a pas manqué de faire réagir. La droite estime qu'il faut endiguer la hausse des charges, tandis que la gauche juge que le canton doit cesser ses "cadeaux fiscaux".
Présidente du PLR Vaud, Florence Bettschart-Narbel a dit son "inquiétude" face à ce déficit opérationnel de 39 millions, le premier depuis 2004. La députée a déposé mardi une interpellation au Grand Conseil pour en savoir davantage sur le plan d'action du Conseil d'Etat, destiné à freiner la progression des dépenses. "Nous aimerions connaître les mesures concrètes, savoir s'il y a des objectifs chiffrés et selon quel planning", a-t-elle relevé, contactée par Keystone-ATS.
Pour Florence Bettschart-Narbel, c'est bien au niveau des charges que le Conseil d'Etat doit agir "sans tarder". Selon elle, le gouvernement pourrait "maîtriser ses dépenses" sans toucher aux prestations. La présidente du PLR souligne en revanche que le déficit n'est pas lié à "un problème de recettes", raison pour laquelle les baisses fiscales doivent se poursuivre.
Motion UDC
De son côté, l'UDC indique qu'elle a "longtemps mis en garde" contre cette hausse des charges. Le parti déplore que "plusieurs récentes décisions" du Conseil d'Etat, relatives notamment à l'accueil des réfugiés ukrainiens et à l'attribution de l'indexation salariale, "plombent clairement les comptes de l'Etat."
Via son chef de groupe Cédric Weissert, l'UDC a déposé mardi une motion. Celle-ci demande "une plus grande efficience de l'Etat" par une réduction des charges d'au moins 2% sur les comptes 2024 par rapport aux comptes 2023.
Les Vert'libéraux se disent aussi "inquiets" du "fléchissement" des comptes dans un contexte économique cantonal "pourtant favorable." Ils regrettent "une explosion des charges à tout va et un financement de ces dernières non garanti."
Pour les milieux économiques - Fédération patronale, Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie et Chambre immobilière -, le déficit provient d'une croissance des charges "non maîtrisée". Les recettes ne sont pas en cause, selon ces faîtières. Elles affirment que les réductions fiscales sont "plus que jamais nécessaires", via notamment leur initiative populaire "Baisse d'impôt pour tous".
Spectre de l'austérité
A gauche, la vision est diamétralement opposée. Pour les socialistes, les réductions fiscales "mal ciblées" ont fini par mettre "en péril" la situation financière du canton. Ils dénoncent "l'irresponsabilité des politiques de droite" et les "baisses fiscales en faveur des hauts revenus et des grandes fortunes."
Le PS s'inquiète aussi du plan d'action destiné à freiner la hausse des charges, qui vise selon lui à "développer une politique d'austérité". Il parle d'un "signe annonciateur de coupes et d'affaiblissement des prestations".
Les Vert-e-s "exhortent", eux aussi, le Conseil d'Etat à "se détourner de nouvelles réductions d'impôts" pour qu'il tienne ses engagements "dans les domaines de la durabilité, du climat et de la cohésion sociale."
"Aventurisme"
Les écologistes affirment qu'ils porteront "une attention particulière" aux propositions pour endiguer la progression des charges. "Il ne suffit pas d'affirmer qu'aucune prestation ne sera supprimée, il faut pouvoir s'assurer qu'elles puissent être financées et délivrées de manière satisfaisante à la population", soulignent-ils.
Dans la même veine, Ensemble à gauche et le POP demandent au gouvernement de "changer de cap" et qu'il cesse "de vider les caisses de l'Etat". Ils disent militer pour "un renforcement des recettes pour développer les prestations".
Du côté des syndicats, le SSP Vaud arrive à la même conclusion. Selon lui, la qualité des prestations des services publics et parapublics ainsi que les conditions de travail des fonctionnaires risquent de pâtir de "l'aventurisme" du Conseil d'Etat et de sa "politique fiscale agressive."
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats