Une attaque israélienne a tué mercredi à Gaza au moins 23 Palestiniens, dont des enfants, selon la Défense civile locale. L'armée israélienne affirme avoir ciblé un commandant du mouvement islamiste Hamas.
La frappe a visé le quartier de Choujaïya à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien dévasté et assiégé par Israël depuis le début, il y a 18 mois, de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas dans le sud israélien le 7 octobre 2023, dernier épisode du long conflit israélo-palestinien.
"Plusieurs missiles" ont ciblé un immeuble de quatre étages et la zone alentour où se trouvaient des tentes de déplacés, a raconté Ayoub Salim, 26 ans, un habitant de Choujaïya.
"Des éclats ont volé dans toutes les directions (...). On entendait les cris des gens paniqués", a-t-il ajouté, décrivant "une scène terrifiante" et faisant état de corps déchiquetés et d'autres ensevelis sous les décombres.
Huit enfants et huit femmes tués
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a recensé "23 martyrs dont huit enfants et huit femmes" et plus de 60 blessés dans le raid.
Les secouristes, accourus sur place, ont "extrait les corps de femmes et d'enfants. Il y a encore des personnes ensevelies sous les décombres", a indiqué l'un d'eux, Ibrahim Abou al-Rish, à l'AFP.
"Le bâtiment abritait de nombreuses personnes qui se croyaient en sécurité. Il a explosé au-dessus de leurs têtes", a-t-il dit. Plusieurs enfants jouaient à l'intérieur au moment de la frappe "qui a ciblé l'habitation et détruit toute la zone", selon lui.
"L'un des pires actes odieux de génocide"
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué avoir "frappé un terroriste de haut rang du Hamas qui était responsable de la planification et de l'exécution d'attaques terroristes" depuis ce secteur. Elle a assuré avoir "pris nombre de mesures pour limiter les dommages aux civils".
L'armée n'a pas précisé l'identité du membre du Hamas visé et accusé de nouveau ce mouvement palestinien islamiste d'utiliser les civils comme des "boucliers humains". Le Hamas a condamné la frappe comme "l'un des pires actes odieux de génocide".
"L'armée d'occupation terroriste sioniste a commis un massacre en bombardant une zone résidentielle densément peuplée de civils et de déplacés", a-t-il affirmé dans un communiqué.
"Administration américaine complice"
"Ces massacres incessants contre notre peuple sans défense - avec le soutien total de l'administration américaine, complice de cette agression - sont une tâche sur la conscience de la communauté internationale", a-t-il ajouté.
Après deux mois de trêve dans la guerre à Gaza, l'armée israélienne a repris le 18 mars ses bombardements aériens puis son offensive terrestre afin de contraindre, selon Israël, le Hamas à libérer les otages israéliens qu'il retient encore.
Près de 51'000 morts
Mercredi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé que 1482 personnes avaient été tuées depuis la reprise des opérations israéliennes.
Selon le ministère, le bilan total depuis le début de la guerre, s'élève désormais à 50'846 morts dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, des données jugées fiables par l'ONU.
Un membre du bureau politique du Hamas, Hossam Badran, a jugé mardi "nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu", ajoutant que le contact avec les médiateurs qui avaient négocié la trêve de deux mois entrée en vigueur le 19 janvier était maintenu, mais qu'aucune nouvelle proposition n'était sur la table.
Lors d'une rencontre à Washington lundi avec Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui affirmé travailler à un nouvel "accord" sur la libération des otages. Sur les 251 personnes enlevées en Israël le 7-octobre, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée israélienne.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp