Donald Trump a lancé mercredi sa bagarre commerciale généralisée en annonçant ce qu'il a qualifié de "droits de douanes réciproques" à travers le monde, afin selon lui de faire "renaître" l'industrie américaine et de mettre fin au "pillage" des Etats-Unis.
"Dans quelques instants je vais signer un décret historique instituant des droits de douane réciproques sur des pays du monde entier", a-t-il déclaré au début d'un discours très attendu, sans donner de détails dans l'immédiat.
Le républicain a parlé d'une "déclaration d'indépendance économique" et promis à nouveau un "âge d'or" à son pays.
"Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis", a-t-il asséné.
"C'est le jour de la libération en Amérique", avait déjà lancé le président américain mercredi sur son réseau Truth Social.
"Ce n'est pas le jour de la libération. C'est le jour de la récession", a répliqué le chef de file des élus démocrates à la chambre des représentants, Hakeem Jeffries.
L'impact pourrait être phénoménal.
En 2024, les importations des Etats-Unis ont atteint quelque 3300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut de la France.
"Ce ne sera pas bon"
"Ca ne sera pas bon pour ceux qui imposent des droits de douane ni pour ceux qui ripostent", a assuré mercredi la dirigeante de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.
Tetsuya Kimura, un petit patron japonais, a un message sans ambiguïté pour Donald Trump: "Laissez-nous tranquilles", a fulminé auprès de l'AFP ce dirigeant d'un sous-traitant automobile.
Face à cet interlocuteur imprévisible, Londres n'entend pas "se précipiter" pour riposter, a dit la ministre des Finances britannique Rachel Reeves, rappelant que l'enjeu pour les Britanniques était de conclure "un bon accord" bilatéral avec les Etats-Unis, permettant d'échapper aux taxes douanières.
De son côté, l'Union européenne promet de répliquer "avant la fin du mois d'avril", a dit la porte-parole du gouvernement français.
Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d'éponger le déficit budgétaire.
Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu'ici balayé les risques d'inflation pointés par les économistes.
Lesquels sont nombreux à juger illusoire sa vision d'une Amérique auto-suffisante dans l'économie mondialisée du XXIème siècle, avec ses chaînes de production éclatées dans plusieurs pays.
"L'idée d'un constructeur automobile américain n'utilisant que des pièces américaines est une fiction" commente Dan Ives, du cabinet de recherche Wedbush Securities.
Jeudi, à 06h01 suisses, Washington prévoit, séparément, d'imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l'étranger, ainsi que les pièces détachées.
Depuis son retour à la Maison Blanche, le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur des produits venant de Chine, de même que tout l'acier et l'aluminium entrant aux Etats-Unis.
Mais il a aussi fait marche arrière sur certaines menaces commerciales spectaculaires. Les dirigeants étrangers espèrent donc qu'une fois passé le choc de l'annonce mercredi, le marchandage pourra commencer avec l'ancien promoteur immobilier, auteur d'un livre appelé "L'art du deal".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp