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Européennes: l'extrême droite renforcée, séisme politique en France

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Dimanche noir aux Européennes pour les dirigeants des deux premières puissances de l'UE, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron. (© KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON)

Les élections européennes, marquées par une poussée de l'extrême droite dans nombre de pays, ont provoqué un séisme politique en France, sans pour autant bouleverser les équilibres politiques à Bruxelles.

Les premières estimations ont confirmé une nette progression des droites nationalistes et radicales, et un revers cuisant pour les dirigeants des deux premières puissances de l'UE, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron, qui a annoncé une dissolution de l'Assemblée française.

Ce scrutin, où plus de 360 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner 720 eurodéputés, s'est déroulé depuis jeudi dans un climat alourdi par une conjoncture économique morose et la guerre en Ukraine, au moment où l'UE affronte des défis stratégiques face à la Chine et aux Etats-Unis.

31 députés RN

En France, le Rassemblement national mené par Jordan Bardella a dominé le scrutin avec plus de 31,5% des voix, loin devant le parti Renaissance du président Macron (15,2%), selon des estimations des instituts de sondage. Le RN engrangerait ainsi 31 des 81 eurodéputés français.

Outre-Rhin, en dépit des derniers scandales qui ont éclaboussé sa tête de liste, l'extrême droite allemande AfD est créditée en seconde place, avec 16,5-16% des voix, derrière les conservateurs CDU-CSU (29,5-30%), mais loin devant les partis de la coalition au pouvoir, sociaux-démocrates (14%) et Verts (12%).

En Autriche, le FPÖ s'impose en tête du scrutin (27%), et les Néerlandais, premiers à voter jeudi, ont nettement renforcé le parti d'extrême droite de Geert Wilders.

En Pologne, le parti centriste pro-européen du Premier ministre polonais Donald Tusk, est arrivé devant le parti nationaliste populiste Droit et Justice (PiS), mais celui-ci conserve un score élevé et l'extrême droite de Konfederacja, très eurosceptique, n'enverra pas moins de 6 eurodéputés à Strasbourg.

Pour autant, l'extrême droite reste divisée au Parlement européen en deux groupes (ID et ECR) dont la rapprochement reste très incertain en raison de leurs importantes divergences en particulier sur la Russie.

Pas additionnables

"Les voix d'extrême droite et de droite souverainiste ne sont pas additionnables, ceci va limiter leur poids direct dans la législature", explique à l'AFP Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors.

"Mais la vague brune, éclatante en France notamment, va inévitablement imprégner le climat politique dans laquelle agira la Commission et la majorité devra en tenir compte", ajoute-t-il. "A défaut de peser directement, l'extrême-droite pourra influer insidieusement", prévient-il.

Alors que les eurodéputés adoptent les législations de concert avec les Etats membres, les droites radicales pourraient se faire entendre sur des dossiers cruciaux : défense contre une Russie expansionniste, politique agricole, migrations, objectif climatique 2040, poursuite des mesures environnementales auxquelles elles sont farouchement hostiles..

La "grande coalition" centriste de la droite (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des libéraux (Renew), au sein de laquelle se forgent traditionnellement les compromis au Parlement européen, devrait conserver la majorité.

Selon des projections publiées dimanche par l'institution elle-même, le PPE décrocherait 181 sièges, les S&D 135 et Renew Europe 82, soit 398 sièges sur un total de 720. Les Verts chuteraient eux à 53 sièges (contre plus de 70 actuellement).

"Le PPE est le groupe politique le plus puissant (...) Et c'est important, nous construirons un rempart contre les extrêmes de gauche et de droite, nous les arrêterons", a néanmoins assuré dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, issue du PPE, et candidate à sa reconduction.

Elle devra obtenir l'aval des dirigeants des Vingt-Sept puis un vote favorable des eurodéputés - qui en 2019 ne lui avaient accordé sa confiance qu'à une très courte majorité (neuf voix).

"Prêts à négocier"

Mme von der Leyen avait courtisé la cheffe de gouvernement italienne Giorgia Meloni et son parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI), en qui en elle une partenaire fréquentable, pro-européenne et pro-Ukraine - au grand dam des alliés libéraux et socialistes du PPE, mais aussi des Verts.

"Soutiendrons-nous Ursula von der Leyen? C'est trop tôt pour le dire. Très clairement, nous sommes prêts à négocier", mais à condition d'exclure tout rapprochement à Mme Meloni, a soutenu le chef de file écologiste pour les européennes, Bas Eickhout.

Il fait de l'approfondissement du Pacte vert "un élément très important" du futur programme de la Commission, alors même que le PPE s'y montre extrêmement réticent.

Mme Meloni, qui s'est présentée comme tête de liste à cette élection, a réaffirmé de son côté vouloir "défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale".

Giorgia Meloni soutient par ailleurs fortement l'aide à l'Ukraine - à l'inverse du Premier ministre hongrois Viktor Orban : très critique de Bruxelles, le dirigeant nationaliste multiplie par ailleurs les attaques contre l'Otan, l'accusant d'entraîner les pays de l'Alliance dans une "conflagration mondiale".

Les divisions de l'extrême droite sur l'attitude à adopter face à Moscou pourraient compliquer les négociations dans l'UE à l'heure où les Vingt-Sept cherchent à renforcer leur industrie de défense tout en peinant à dégager les fonds nécessaires.

"L'enjeu est de taille", avait souligné dimanche la Première ministre danoise Mette Frederiksen, deux jours après avoir été agressée à Copenhague, citant "la sûreté et la sécurité avec la guerre en Europe", "le changement climatique", "la pression sur les frontières de l'Europe", et l'impact des "géants de la technologie".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Xi et Poutine prônent un monde "multipolaire"

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plaidé lors d'un entretien bilatéral avec M. Poutine pour une "paix juste" en Ukraine. (© KEYSTONE/AP/Turkish Presidency)

Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont plaidé jeudi en Asie centrale pour un ordre mondial "multipolaire", contrant l'unilatéralisme américain qu'ils dénoncent, lors d'un sommet réunissant plusieurs pays aux relations tendues avec l'Occident.

"Tous les participants de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS ndlr) s'engagent en faveur de la formation d'un ordre mondial multipolaire équitable", a insisté M. Poutine lors de la séance plénière de cette alliance en plein essor regroupant dix Etats.

"Il est d'une importance vitale que l'OCS se place du bon côté de l'Histoire, du côté de l'équité et de la justice", a insisté son homologue chinois, appelant également à "résister aux ingérences extérieures", une référence claire aux Occidentaux.

"Changements tectoniques"

Cette déclaration d'Astana, signée dans la capitale du Kazakhstan, souligne également les "changements tectoniques en cours dans la politique mondiale" et la nécessité de "renforcer le rôle de l'OCS".

MM. Poutine et Xi, qui affichent leur bonne entente et accélèrent leur rapprochement en particulier depuis l'invasion russe de l'Ukraine, dénoncent sans cesse "l'hégémonie" supposée des Etats-Unis dans les relations internationales.

Après l'adhésion l'an passé de l'Iran, sous sanctions occidentales, le Bélarus, également ostracisé par l'Occident pour son soutien à l'offensive russe en Ukraine, est devenu jeudi le 10e membre de l'OCS. Son président Alexandre Loukachenko a assuré que le groupe avait "le pouvoir de détruire les murs d'un monde unipolaire".

Talibans "alliés"

L'OCS (Bélarus, Chine, Inde, Iran, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan) fondée en 2001 mais qui a pris un nouvel élan ces dernières années sous l'impulsion de Pékin et Moscou, est pensée comme une plateforme de coopération concurrente des organisations occidentales, avec un accent sécuritaire et économique.

En marge du sommet, Vladimir Poutine a assuré en conférence de presse compter sur les talibans dans la lutte contre le terrorisme dans la région.

"Les talibans sont certainement nos alliés dans la lutte contre le terrorisme car tout pouvoir en place est intéressé par la stabilité", a assuré M. Poutine, en ligne avec l'approche conciliante de Moscou envers les talibans, à l'instar de la Chine et de plusieurs pays d'Asie centrale.

Une déclaration qui intervient après une série d'attentats ces derniers mois en Russie et que l'Afghanistan, pays observateur de l'OCS, est absent des réunions du groupe depuis le retour au pouvoir des talibans à l'été 2021.

Trump pris au sérieux

La guerre en Ukraine n'a pas été publiquement débattue au sommet de l'OCS. Mais la presse russe a interrogé M. Poutine sur le sujet, et ce dernier a renouvelé ses attaques au vitriol contre les dirigeants ukrainiens.

Il a aussi assuré prendre "très" au sérieux les déclarations de Donald Trump, qui a affirmé à plusieurs reprises qu'en cas de réélection à la présidence des Etats-Unis, il arrêterait la guerre en Ukraine, sans étayer ses propos.

Vladimir Poutine a également réaffirmé son opposition à tout cessez-le-feu en Ukraine si Kiev ne consentait pas à des concessions "permanentes" pour la Russie. Une demande de facto de capitulation, Moscou réclamant cinq régions ukrainiennes et que Kiev renonce à son alliance avec l'Occident.

Bémol pour la Russie, le président turc Recep Tayyip Erdogan, a plaidé lors d'un entretien bilatéral avec M. Poutine pour une "paix juste" en Ukraine et proposé sa médiation, refusée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les médias russes.

Groupe hétérogène

Ce sommet d'Astana à l'issue duquel 25 documents dans divers domaines ont été signés, s'inscrit dans un ballet diplomatique en cours en Asie centrale, dont les dirigeants rencontrent régulièrement MM. Poutine et Xi.

L'OCS, outre ses membres, compte quatorze "partenaires de dialogue", notamment la Turquie, membre de l'Otan, ou de nombreux pays arabes, comme l'Arabie saoudite ou le Qatar.

Mais si l'OCS revendique de regrouper 40% de la population et environ 30% du PIB mondiaux, le groupe reste hétérogène et de nombreuses dissensions existent entre ses membres, certains étant englués dans des rivalités territoriales.

La Russie et la Chine affichent leur union face à l'Occident, mais restent concurrents en Asie centrale, région riche en hydrocarbures et cruciale pour le transport de marchandises entre l'Europe et l'Asie.

Moscou y dispose d'une influence historique du fait du passé soviétique, mais Pékin y a une présence croissante, tandis que les Occidentaux y ont aussi des intérêts non négligeables.

L'intérêt des grandes puissances pour cette région s'est intensifié depuis l'invasion russe de l'Ukraine, Moscou voulant maintenir son influence traditionnelle sur les pays centrasiatiques, désormais fermement ancrés à la Chine via des projets économiques d'envergure, les "Nouvelles routes de la soie", tout en étant ardemment courtisés par l'Occident.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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L'UE impose des surtaxes aux véhicules électriques chinois

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L'industrie automobile européenne craint de voir ses usines disparaître si elle échoue à endiguer la déferlante annoncée des modèles électriques chinois. (© KEYSTONE/EPA/WU HAO)

L'UE a imposé jeudi à titre conservatoire jusqu'à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois, avant une décision définitive en novembre. Elle accuse Pékin d'avoir illégalement favorisé ses constructeurs.

Face aux "subventions déloyales" accordées selon Bruxelles aux entreprises chinoises, ces droits "compensateurs" entreront en vigueur vendredi, s'ajoutant aux taxes de 10% déjà appliquées par l'UE aux véhicules importés de Chine.

A l'issue d'une enquête antisubventions entamée en octobre, Bruxelles avait annoncé ces surtaxes le 12 juin, tout en lançant des discussions avec Pékin pour tenter de résoudre le problème et désamorcer les risques de guerre commerciale.

La Chambre de commerce chinoise dans l'UE a fustigé une "mesure protectionniste motivée par des facteurs politiques", espérant que les pourparlers débouchent "le plus tôt possible".

Cui Dongshu, secrétaire général de la Fédération chinoise des constructeurs de voitures, a condamné auprès de l'AFP "une erreur complète", susceptible d'augmenter le coût des véhicules "au détriment des consommateurs" européens.

Fenêtre de dialogue

La Commission a désormais quatre mois pour décider de surtaxes définitives, ce qui laisse ouverte une fenêtre de dialogue. Ces droits définitifs, qui devront être avalisés par les Vingt-Sept, seraient valables cinq ans.

Bruxelles emboîte le pas aux Etats-Unis, qui avaient annoncé mi-mai une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%, contre 25% précédemment.

Championne des moteurs essence et diesel, l'industrie automobile européenne craint de voir ses usines disparaître si elle échoue à endiguer la déferlante annoncée des modèles électriques chinois. Pékin a pris de l'avance en investissant de longue date dans les batteries.

Dans l'UE, le marché est en plein essor avant l'interdiction en 2035 des ventes de véhicules neufs à moteur thermique: or les véhicules électriques chinois représentent 22% du marché européen, contre 3% il y a trois ans, selon les estimations du secteur. Les marques chinoises occupent 8% de parts de marché.

"Des contacts se poursuivent"

"Les consultations avec le gouvernement chinois se sont intensifiées ces dernières semaines (...) Des contacts se poursuivent au niveau technique" pour parvenir à "une solution mutuellement acceptable", selon la Commission.

Bruxelles imposera des surtaxes de 17,4% au fabricant chinois BYD, 19,9% à Geely et 37,6% à SAIC (marque MG...). Les autres constructeurs seront soumis à un droit supplémentaire moyen de 21% s'ils ont coopéré à l'enquête, ou de 37,6% dans le cas contraire. Ces droits ne seront perçus que si des droits définitifs sont institués.

Le constructeur chinois XPeng a affirmé à l'AFP qu'il "ne changera pas" sa stratégie de développement et cherchera à trouver "des moyens de minimiser l'impact" sur ses clients européens.

Son homologue NIO dit "rester pleinement engagé" sur le marché européen et assure "maintenir les prix de ses modèles à ce stade". MG France a pour sa part pris les devants en dédouanant et stockant 2600 véhicules, a indiqué sa direction.

Des modèles de marques non chinoises produits en Chine sont aussi ciblés: Tesla Model 3, Mini électriques, Volvo EX40...

Si les surtaxes sont confirmées par Bruxelles, seule une majorité qualifiée d'Etats membres (15 pays représentant 65% de la population européenne) pourrait s'opposer à leur adoption définitive.

Selon l'institut allemand Kiel, ces droits additionnels pourraient réduire de 42% les importations de véhicules électriques venant de Chine, une baisse "largement compensée par l'augmentation des ventes de producteurs européens et d'importations de pays tiers".

Pour autant, à long terme, cela ne rendrait pas forcément plus abordable le prix des voitures électriques en Europe, prévient-il.

Réticences allemandes

Si la France et l'Espagne poussaient activement pour des mesures proportionnées, l'Allemagne, très engagée en Chine, bataillait au contraire avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions, craignant des représailles de Pékin.

Les constructeurs automobiles allemands Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen réalisent près de 40% de leurs ventes mondiales en Chine. "Les effets négatifs de cette décision l'emportent sur les avantages possibles", a déploré Volkswagen jeudi.

Pékin s'était déclarée en juin prête à des mesures de rétorsion. Après une enquête lancée en janvier sur les eaux-de-vie de vin de l'UE (dont le cognac), vin, produits laitiers, porc et voitures à grosses cylindrées seraient aussi dans son viseur, selon la presse étatique chinoise.

Cette nouvelle passe d'armes s'inscrit dans les tensions commerciales grandissantes entre les Occidentaux et la Chine, également accusée de détruire la concurrence dans d'autres secteurs: éoliennes, panneaux solaires, batteries...

Avec l'intention de freiner les importations de véhicules électriques chinois sans les bloquer complètement, l'UE assure cependant se conformer aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Elle espère ainsi protéger une filière qui emploie 14,6 millions de salariés dans l'UE tout en évitant un conflit mortifère avec son deuxième partenaire économique derrière les Etats-Unis.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Euro 2024

Euro 2024: Daniele Orsato dirigera Suisse - Angleterre

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Daniele Orsato: un arbitre expérimenté pour Suisse - Angleterre (© KEYSTONE/AP/Martin Meissner)

L'UEFA a désigné l'Italien Daniele Orsato (48 ans) pour arbitrer le quart de finale de l'Euro 2024 Suisse - Angleterre samedi à Düsseldorf (18h00). Ce sera son quatrième match du tournoi.

L'Italien a déjà dirigé les deux adversaires en lice samedi: il a en effet officié pour Suisse - Allemagne et pour Serbie - Angleterre lors de la phase de groupes. Daniele Orsato était aussi au sifflet pour le huitième de finale entre le Portugal et la Slovénie.

Arbitre FIFA depuis 2010, le directeur de jeu bénéficie d'une grande expérience. Il a notamment dirigé la finale de la Ligue des champions 2020 entre le Bayern Munich et le Paris Saint-Germain, ainsi que le match d'ouverture de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Il participe à son cinquième grand tournoi international.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Biden se bat pour maintenir sa candidature en vie

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Le co-fondateur de Netflix Reed Hastings, l'un des plus gros donateurs du Parti démocrate, a estimé dans un entretien au New York Times que Biden devait jeter l'éponge. (© KEYSTONE/AP/Alex Brandon)

Le président américain Joe Biden continue jeudi, jour de la fête nationale américaine, de multiplier les interventions pour tenter d'éteindre l'incendie allumé il y a une semaine par sa prestation calamiteuse lors d'un débat face à Donald Trump.

"J'ai été mauvais dans un débat", a-t-il de nouveau reconnu lors d'un entretien avec une radio locale de Pennsylvanie diffusé jeudi matin. Mais "90 minutes sur scène n'efface pas ce que j'ai fait durant trois ans et demi".

Le président démocrate, 81 ans, fait face à la multiplication des appels au retrait de sa candidature pour l'élection présidentielle de novembre, à cause de vives inquiétudes sur son état de forme.

Mais la Maison Blanche a catégoriquement rejeté mercredi la possibilité qu'il se retire de la course pour un second mandat. Le président n'envisage "absolument pas" de jeter l'éponge, a affirmé sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

"J'ai fait une erreur", a encore admis Joe Biden lors d'une interview avec une radio locale du Wisconsin. Mais "nous allons gagner cette élection", a-t-il promis dans cet entretien enregistré la veille.

Soutien des gouverneurs

Mercredi, le président s'était entretenu avec des leaders démocrates au Congrès et avait reçu les gouverneurs démocrates de plusieurs Etats américains. Ces derniers lui ont ensuite confirmé leur soutien.

"C'était une bonne conversation avec le président et la vice-présidente parce qu'elle était honnête", a déclaré Wes Moore, le gouverneur du Maryland. "Nous avons dit que nous le soutiendrons."

Pour le Jour de l'Indépendance, jour férié célébré par les familles américaines à travers le pays jeudi, Joe Biden doit assister dans l'après-midi à un barbecue avec des militaires à Washington, en compagnie de la Première dame Jill Biden.

Le dévouement des militaires "nous rappelle que la démocratie n'est jamais garantie - et que chaque génération doit se battre pour la maintenir", a écrit jeudi matin sur X Joe Biden, qui accuse régulièrement son adversaire républicain Donald Trump d'être une menace pour la démocratie.

Les moindres faits et gestes ainsi que le ton du démocrate octogénaire seront ensuite scrutés de près lorsqu'il s'exprimera dans la soirée, avant d'assister aux traditionnels feux d'artifice, accompagné de sa vice-présidente Kamala Harris, qui continue à le soutenir sans failles en public.

Sondages alarmants

Vendredi, Joe Biden doit continuer d'essayer de rassurer en tenant un meeting de campagne à Madison, dans l'Etat décisif du Wisconsin, puis en accordant une interview à la chaîne télévisée ABC, qui s'annonce d'ores et déjà cruciale.

Il doit également tenir une conférence de presse la semaine prochaine.

L'objectif de ces interventions face à la presse: prouver sa capacité à s'exprimer sans prompteur et faire taire le doute qui s'est installé ces derniers jours sur sa capacité à diriger le pays pendant quatre années de plus.

Deux parlementaires démocrates ont appelé ouvertement cette semaine à trouver un candidat plus vigoureux que Joe Biden pour l'élection présidentielle. D'importants journaux, dont le comité de rédaction du New York Times, ont également appelé à ce qu'il se retire.

Deux sondages publiés mercredi ont ravivé la crise, en faisant état d'une nette avance creusée par Donald Trump dans les intentions de vote à l'échelle nationale.

Le milliardaire républicain est lui-même resté plutôt discret depuis plusieurs jours, laissant la crise s'aggraver sans prendre la peine d'intervenir directement.

Ce qui n'a pas empêché son équipe de campagne de saisir l'occasion mercredi: "Joe Biden est faible, a échoué, est malhonnête et n'est pas digne de la Maison Blanche."

La porte-parole de la Maison Blanche a de son côté justifié la prestation désastreuse de Joe Biden lors du débat - regard dans le vide, phrases embrouillées... - par "un rhume" et "le décalage horaire" consécutif à des voyages internationaux.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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France: incertitudes et tensions à trois jours du verdict des urnes

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Ulcérée par le nouveau "front républicain", la cheffe de file du RN Marine Le Pen a dénoncé jeudi la mise en place d'un "parti unique" réunissant "ceux qui veulent conserver le pouvoir contre la volonté du peuple". (© KEYSTONE/AP/Thibault Camus)

A trois jours du second tour de législatives historiques, les incidents s'accumulent dans une France sous très haute tension, qui pourrait basculer à l'extrême droite ou devenir ingouvernable faute de majorité claire dimanche.

La crainte d'une arrivée au pouvoir de l'extrême droite, pour la première fois en 80 ans, a poussé jeudi le capitaine de l'équipe de France de foot Kylian Mbappé à prendre de nouveau la parole et à exhorter ses compatriotes à aller voter.

"Il y a vraiment urgence. On ne peut pas mettre le pays entre les mains de ces gens-là, c'est vraiment urgent. On a vu les résultats, c'est catastrophique", a affirmé l'attaquant.

La campagne, qui s'achèvera vendredi, est marquée par une multiplication des accrochages verbaux et physiques. En Savoie, dans les Alpes, la candidate du Rassemblement national (RN, extrême droite) Marie Dauchy a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché. En Isère voisine, l'ancien ministre Olivier Véran a dénoncé jeudi l'agression d'un élu local qui collait des affiches pour sa campagne.

Mercredi soir, c'est la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, candidate dans la région parisienne, qui a été victime, avec son équipe, d'une agression lors d'une opération de collage d'affiches.

Mobilisation policière

Signe de l'inquiétude ambiante, le gouvernement a annoncé que "30'000 policiers et gendarmes dont 5000 à Paris et sa banlieue" seraient mobilisés dimanche pour la soirée du second tour.

Des témoignages font également état d'une multiplication des incidents et des insultes racistes dans le pays depuis le début de cette campagne, lancée après la dissolution surprise décidée par le président Macron le soir du 9 juin, après la victoire de l'extrême droite aux européennes.

Un député sortant de Bourgogne (centre) a ainsi lâché qu'un "Maghrébin binational" n'avait pas "sa place dans les hauts-lieux" du pouvoir tandis qu'une candidate a jugé "archi faux" que le RN soit raciste en avançant qu'elle-même a "comme ophtalmo un juif et (...) comme dentiste un musulman". Un autre a estimé qu'il n'y avait rien "d'antisémite" à dire que les chambres à gaz seraient un détail de la Seconde Guerre mondiale.

La violence se déploie aussi en ligne. La justice a été saisie après qu'un un site d'ultradroite a appelé à "éliminer" des avocats signataires d'une tribune anti-RN.

Interrogée sur ces dérapages, la figure de proue de l'extrême droite, Marine Le Pen, a fait un distinguo entre "des propos qui sont inadmissibles et qui, très certainement, entraîneront des sanctions" et "des propos qui sont des maladresses" face aux "grands inquisiteurs de la presse".

Les candidats RN sont "des braves gens", a-t-elle lancé.

"Front républicain"

La dynamique en faveur du RN, arrivé en tête du premier tour dimanche dernier, pourrait être freinée par les quelque 200 désistements de candidats de droite, centre-droit et gauche, consentis pour empêcher l'extrême droite de gouverner en France pour la première fois depuis 80 ans.

Ulcérée par ce nouveau "front républicain", Marine Le Pen a dénoncé jeudi la mise en place d'un "parti unique" réunissant "ceux qui veulent conserver le pouvoir contre la volonté du peuple".

Selon les derniers sondages, la possibilité pour le RN d'accéder à la majorité absolue de 289 députés semble s'éloigner. Le Rassemblement national et ses alliés obtiendraient entre 210 et 240 sièges à l'issue du second tour des législatives, selon un sondage de l'institut Ifop paru jeudi.

Mais, partout en France, des électeurs de gauche hésitent à faire une nouvelle fois barrage à l'extrême droite.

"Macron a été élu par des voix de gauche. Il aurait dû faire des concessions à gauche, mais il n'en a fait qu'à droite", regrette Michel, 66 ans, devant un stand de fruits et légumes dans le Calvados, dans l'ouest du pays.

Ancienne institutrice, Claude se résignera à voter pour le camp macroniste, inquiète de ceux qui veulent "essayer" l'extrême droite. "L'isoloir n'est pas une cabine d'essayage", dit-elle.

Malgré ces appels au barrage, le jeune président du RN Jordan Bardella croit à la victoire de son camp, qui le propulserait au poste de Premier ministre à 28 ans.

Pays ingouvernable?

En face, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) et le camp macroniste (centre-droit) en profitent pour alerter sur le péril de l'extrême droite. Mais, sauf basculement improbable, aucun de ces deux blocs n'obtiendra de majorité claire dimanche, au risque de rendre le pays ingouvernable à un mois des JO de Paris.

Pour échapper à la paralysie, certains responsables du centre-droit et de la gauche envisagent une vaste coalition transpartisane, courante en Allemagne mais inédite en France.

Les contours d'une telle alliance restent toutefois extrêmement flous et sept années de pouvoir macroniste ont creusé de profonds fossés politiques.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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