Après un trou d'air en janvier, la consommation des ménages aux Etats-Unis est repartie à la hausse en février mais moins qu'attendu par les marchés, selon des données officielles publiées lundi montrant que le moteur de l'économie américaine s'essouffle.
Les ventes au détail se sont élevées à 722,7 milliards de dollars (à peine moins en francs) en février, en progression de 0,2% par rapport à janvier, qui avait accusé une baisse prononcée de 1,2%, a rapporté le ministère du Commerce.
Les analystes s'attendaient à un reprise des ventes plus forte, autour de +0,6%, selon le consensus compilé par MarketWatch.com.
Le mois de janvier avait notamment été marqué par une météo plus froide que d'ordinaire par endroits et des mégafeux en Californie.
L'ampleur du recul des dépenses avait toutefois été perçue par certains comme le premier signe d'une appréhension des ménages, tentés d'épargner davantage, face aux conséquences des politiques mises en place par le nouveau gouvernement.
D'autres publications ont témoigné d'un repli de la confiance des consommateurs depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Les investisseurs ont revu à la hausse la probabilité d'une récession dans le pays, pourtant encore en croissance soutenue, de 2,3% en rythme annuel, au dernier trimestre 2024.
L'hypothèse étant que, dans une époque imprévisible, avec des droits de douane exponentiels, les entreprises réduisent leurs investissements et leurs embauches, que les ménages freinent en parallèle leurs dépenses, tandis que l'Etat fédéral connaît une cure d'amaigrissement à marche forcée sous la houlette du milliardaire Elon Musk.
"Ce n'est pas un super rapport, mais au moins les chiffres restent dans le vert malgré le pessimisme des consommateurs sur l'avenir", commente dans une note Robert Frick, économiste chez Navy Federal Credit Union.
Il souligne que "le principal facteur dictant les dépenses de consommation reste le revenu des ménages, qui continue à progresser à un bon rythme".
Or, ajoute-t-il, "les consommateurs américains ont montré que, même profondément inquiets face à l'inflation et au Covid, ils continuent à dépenser tant qu'ils ont l'argent pour".
Plusieurs analystes pointent toutefois le recul des dépenses dans les restaurants et bars (-1,5% sur un mois).
"Cela suggère que les consommateurs sont en train de réduire leurs dépenses non-essentielles", selon Lydia Boussour, économiste chez EY.
Elle estime que "des fissures se forment dans le ciment de l'économie".
Pour les analystes de HFE, étant donné que les chiffres de ventes sont exprimés en dollars, et que les prix ont globalement continué à progresser, la publication implique que "les ventes ont reculé en volume pour l'instant sur le premier trimestre".
Un déclin des volumes écoulés, remarquent-ils, revient à "couper l'économie dans son élan".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp